So Schnell

Une plongée réjouissante dans l’œuvre ultime du chorégraphe Dominique Bagouet, portée par douze danseuses et danseurs flamboyants, pour rendre hommage à ce bijou d’écriture chorégraphique, initialement monté en 1990. Œuvre magistrale, So Schnell déploie une danse acharnée, vive et joueuse. Son énergie et son écriture ont alimenté le désir de Catherine Legrand de redonner vie à cette pièce. Parmi les danseuses et danseurs, les générations se mêlent et l’on retrouve avec émotion des interprètes qui ont participé à la première de la pièce, en 1990. La chorégraphe Catherine Legrand y écarte la scénographie d’origine, pour privilégier un travail de création lumière qui “fait“ l’espace. L’écriture de la danse, le mouvement et l’architecture de l’espace par les corps, sont mis en avant de manière délicate et sensible. Escortée par la cantate de Bach BWV 26 et son contrepoint, la danse est à la fois vive et légère mais aussi rageuse et tenace. Ces contrastes en font une pièce festive de résistance à la vitalité débridée.

Un bord de plateau vous est proposé pour échanger avec l’équipe artistique, à l’issue de la représentation.

Un vivant qui passe

Comment raconter la Shoah? C’est la question que se posent Nicolas Bouchaud et Éric Didry dans ce spectacle passionnant sur la transmission de la mémoire. Filmé pendant le tournage du film Shoah, Un vivant qui passe est le témoignage de Maurice Rossel, délégué du Comité international de la Croix-Rouge, qui put se rendre en 1944 à Theresienstadt, présenté comme un camp modèle par les nazis.

“Je veux parler des questions éminemment complexes que pose l’entretien entre Claude Lanzmann et Maurice Rossel et qui tiennent, en partie, à la personnalité de Maurice Rossel. Rossel n’est ni un survivant des camps d’extermination, ni un nazi. Il est d’une certaine façon celui que nous pourrions tous être ou que nous avons peut-être déjà été. Rossel c’est celui qui a vu et qui n’a rien vu. C’est celui qui, par deux fois, à Auschwitz et à Theresienstadt s’est retrouvé au coeur de la barbarie nazie et qui n’a pas voulu voir. Il dit qu’il ne savait pas. Il dit même que les prisonniers auraient pu, au moins, lui envoyer un signe. Lorsque nous l’écoutons, nous sommes parfois saisis d’effroi mais nous ne savons pas immédiatement pourquoi. C’est cette zone grise qui m’intéresse. Rossel est la meilleure incarnation de ce qui, dans nos vies, nous guette à chaque instant. La meilleure incarnation de ce qu’on voit, de ce qu’on sent parfois tout autour de nous. Un racisme ordinaire, un antisémitisme larvé. La haine de l’autre, qu’elle soit raciale, économique ou culturelle. Qu’est-ce que voir? C’est l’une des questions que nous pose le livre à travers le récit des deux visites de Rossel dans les camps d’extermination nazis. […] Qu’est-ce que voir? C’est aussi une question qui se pose à toute pratique artistique. […] Si l’on veut, à l’instar de Claude Lanzmann, dévoiler la vérité sur la machine de mort nazie, nous devons nous demander: comment la montrer? Ou plus exactement: comment en parler ? Comment la raconter ? C’est une question que je me pose sans cesse en tant qu’acteur. […] Je partage avec Imre Kertész l’idée qu’il y a une culture de la Shoah. […] Cette culture n’est pas uniquement commémorative. Elle peut et doit continuer à se transmettre autrement. À travers des gestes. Comme celui de jouer.”

Nicolas Bouchaud

Un bord de plateau vous est proposé pour échanger avec l’équipe artistique, à l’issue de la représentation du 22 mars.

Dans la solitude des champs de coton

Une puissante expérience théâtrale et sensorielle, dans l’intimité des mots du poète et des voix des comédiennes. Dans la solitude des champs de coton de Bernard-Marie Koltès, met en scène un dealer et son client. Dans cette version imaginée et mise en scène par Roland Auzet, le jeu est porté par deux femmes. Étranges et étrangères, entraînées par la violence de leurs propres désirs, elles ne se dévoilent qu’à demi-mot, chacune étant possédée par le besoin de prendre le pouvoir sur l’autre et de jouir de sa défaite. Elles n’ont pour seules armes que l’espace à occuper, la parole et les silences. Un dialogue vertigineux se crée, dans lequel prend place la question centrale du désir. La dealeuse et la cliente, deux solitudes enfermées par la question sous-jacente de tout échange: “Que me veux-tu?”. Les voix d’Anne Alvaro et d’Audrey Bonnet, résonnent avec force dans les casques audio grâce au dispositif sonore, qui assure une certaine proximité entre les
spectateurs et les comédiennes. Les bruits les plus infimes comme les respirations, sont amplifiés et accompagnés par un subtil habillage sonore. Un spectacle fort et inattendu.

 

“Le monde de Koltès est un piège qui fonctionne parfaitement. Chacun entend ce que l’autre dit ou veut dire et s’il n’y répond pas, ce n’est pas parce qu’il ne comprend pas, mais parce qu’il «refuse de faire le cadeau à l’autre de l’intelligibilité de sa pensée ou de son désir».
Roland Auzet

“Une mise en scène éclatante d’une pièce culte de Koltès.”
Libération

“Magnifiquement interprété !”
Le Monde

Vous avez choisi de venir voir Dans la solitude des champs de coton le 26, 27, 28 ou 29 avril à 20h et nous vous en remercions.
Au moment de l’achat de vos places, le lieu de représentation n’avait pas encore été dévoilé. Aujourd’hui, nous sommes heureux de vous annoncer que le spectacle se déroulera dans la base sous-marine de Saint-Nazaire. Afin de vous immerger dans cette atmosphère unique, un dispositif sonore particulier est mis en place et nécessite un prêt de casque.
Pour cela, nous vous donnons rendez-vous dès 19h à la billetterie du Théâtre où nous effectuerons le contrôle de vos billets. Dans le même temps, en échange d’une pièce d’identité, nous vous remettrons un jeton qui vous permettra de récupérer un casque audio sur le lieu du spectacle. Il est donc obligatoire de passer par la billetterie du Théâtre avant le début de la représentation. Votre carte d’identité vous sera ensuite rendue à l’issue du spectacle directement sur place.

Vidéo de l’Institut du Monde Arabe

 

La mécanique du hasard


la représentation du 2 mars à 19h est en audiodescription pour les spectateurs non-voyants ou malvoyants


représentations scolaires
mardi 1er mars à 14h
mercredi 2 mars à 10h
jeudi 3 mars à 10h et 14h


Embarquez à un rythme effréné dans une rocambolesque histoire de transmission intergénérationnelle, au beau milieu du désert texan !

Entre western et voyage initiatique, La mécanique du hasard, adapté du roman américain Le Passage, nous raconte l’histoire mouvementée de Stanley Yelnats, un ado envoyé en camp de redressement pour creuser des trous au fond d’un lac asséché. Ce dernier va déterrer bien plus qu’attendu et découvrira, malgré lui, tout un pan de son héritage familial. Sur fond de bagarre et de jeux de pouvoirs, le jeune Stanley retrace l’histoire de son arrière-arrière-grand-père qui avait volé un cochon à une tzigane unijambiste qui s’était vengée en lui jetant un mauvais sort, mais aussi, celle de son père inventeur de génie, qui s’acharne à recycler de vieilles baskets ! Le récit, porté par deux comédiens, nous entraîne dans différents lieux et époques, à travers des flash-back. Passé et présent se retrouvent étrangement liés tandis que l’histoire se rejoue en permanence sous nos yeux. Une puissante histoire d’amitié sur fond de légende héréditaire, qui questionne les notions d’héritage et de libre arbitre.

Choeur des amants


Choeur des amants est un récit bref et puissant, empreint de lyrisme, qui raconte le passage du temps sur la vie de deux amants. Tiago Rodrigues compose le récit de deux amants confrontés à une situation limite de vie ou de mort, où l’oxygène commence à se faire rare. Ces deux amants racontent simultanément leur vision d’une même histoire, célébrant l’amour quand tout est remis en cause. En juxtaposant des versions légèrement différentes des mêmes événements, la pièce nous permet d’explorer un moment de crise, comme une course contre-la-montre, où tout est menacé et où l’on retrouve la force vitale de l’amour. “Interroger mes personnages sur leur vécu, c’est comme m’interroger sur le vécu de mon théâtre depuis que j’ai commencé à écrire”, dit Tiago Rodrigues.
“Les personnages seront-ils encore amoureux ? Ce jeune homme que j’étais, qui a osé écrire cette pièce, sera-t-il porté par la même nécessité de faire du théâtre ? Je ne sais pas si je suis prêt à entendre la réponse, mais je ne peux éviter la question.”

“Il est l’un des grands noms du théâtre européen. Il croit au pouvoir des mots, des histoires et du collectif.”
Augustin Trapenard – France Inter – Boomerang

 

Ne pas finir comme Roméo et Juliette

représentation scolaire
jeudi 3 février à 14h


Après Blanche-Neige ou la chute du mur de Berlin, La Cordonnerie est de retour au Théâtre, avec une fable surnaturelle et politique, un Roméo et Juliette revisité, sans Capulet ni Montaigu. Romy, championne de ping-pong et Pierre, astrologue shakespearien, vivent dans deux villes séparées par le même pont. Dans l’une, vivent des hommes et des femmes, en chair et en os. En face, de l’autre côté du pont, vit une société faite d’êtres invisibles, dénués d’apparence physique, qui portent tous le même masque. Romy, femme invisible, décide un jour de passer ce pont qui longtemps lui a semblé interdit. Tout juste arrivée dans cette ville qu’elle découvre, elle rencontre Pierre. En tombant amoureux, ces deux êtres que tout oppose vont bousculer leurs préjugés et vivront leur histoire d’amour, comme un acte de rébellion face aux sociétés qui les sépare, les marginalise, jusqu’à les effacer complètement. Mêlant images de cinéma (tournées au Havre en 2020), bruitages, théâtre, musiques et une présence hypnotique au plateau, Métilde Weyergans et Samuel Hercule donnent vie à cette impossible idylle et nous embarquent sans détour, dans une aventure aussi fantastique que réaliste.

 

Nature / Culture en suspension

performance sur une idée de Chloé Moglia artiste associée, dans le cadre de P.A.N.G !


« L’idée de nature n’est plus si limpide depuis que nous pressentons que nous en faisons partie. D’un extérieur sauvage à dompter et auquel opposer nos missions civilisatrices, la Nature devient « ce qui est là » : l’enchevêtrement du vivant et du minéral qui nous inclue. Que devient alors la Culture ? Une ultime bouée pour tenter de sauver in extremis un « propre de l’homme » ? Nature et Culture tiennent debout en s’appuyant l’une sur l’autre. Si l’une s’effondre, l’autre tombe aussi. »  Chloé Moglia

En se basant sur des textes d’auteurs et d’autrices choisis, Chloé Moglia invite à nous interroger sur ces deux notions qui s’entrechoquent ou se complètent, le temps d’un précieux moment d’écoute et d’échange, pour s’émerveiller et tenter de mieux comprendre ce monde qui bascule. Une performance philosophique imaginée en collaboration avec la musicienne Marielle Chatain.

 

 

ANNULÉ: Bonga

Dans le contexte sanitaire actuel, Bonga ne pourra pas assurer son concert programmé le 4 mars à 20h au Théâtre. Pour la procédure de remboursement, veuillez cliquer sur ce lien.

Né en 1942 dans les faubourgs de Luanda, capitale de l’Angola, chanteur et athlète médaillé avant de devenir militant de la lutte anticoloniale, Bonga est un monument de la musique africaine et du monde lusophone. Depuis un demi-siècle, il porte ce feeling et cette voix abrasive, grave, identifiable entre mille, de Luanda à Lisbonne, de Paris à Rotterdam. Auteur d’un 32ème album en 2021 et de plus de 170 chansons dont des duos avec Cesária Évora, Bernard Lavillier, Gaël Faye ou plus récemment Camélia Jordana, sa carrière a donné tout son sens à la notion, aussi plurielle soit-elle, d’africanité.

 

“C’est une voix à nulle autre pareille. Éraillée, brisée, mélancolique.” Le Monde

“La révolution n’est pas achevée! Des balades à la tristesse élégante, des textes qui appellent à regarder la réalité en face.” Les InRocks

 

Impromptu musical dans le hall du Théâtre, avant le concert !

 

 

Bleu tenace annulé, remplacé par une performance de Chloé Moglia et Thierry Balasse

 


dans le cadre de  P.A.N.G !


Le spectacle Bleu tenace est annulé pour cause de blessure de la suspensive Fanny Austry.

Il est remplacé par une performance de Chloé Moglia et du musicien Thierry Balasse.

Une ligne, noire comme un trait de fusain. Elle est la ligne-chemin d’une suspension-musicale. A la fois espace et durée, elle incite à se tenir à bout de bras sur le fil d’une attention continue nourrie d’infinie curiosité. Il s’agit alors simplement d’avancer, car c’est ce qui a lieu quand une ligne invite à être suivie. Cette ligne, c’est du vide autour d’une durée condensée en un fin cylindre d’acier, du temps au sein duquel rester ensemble dans l’écoute d’un souffle qui reprend ses droits.

Rhizikon


dans le cadre de  P.A.N.G !


Que recherche-t-on dans la prise de risque? Qu’est-ce qui nous amène à  cheminer au bord des précipices ? Chloé Moglia nous invite à une expérience intime, physique, visuelle et auditive.
Basculant son corps tête en bas, elle évolue sur un tableau noir d’école et exécute une performance d’une beauté bouleversante. 

++ Atelier philo autour de la notion de la prise de risque, animé par Mathilde Mebkhouti samedi 12 mars de 16h à 17h30, de 11 à 14 ans. Gratuit sur réservation ici