Promenade des eaux secrètes


Lorsque Nathalie Pernette, chorégraphe associée au Théâtre a annoncé qu’elle commençait un nouveau cycle de création autour de l’eau, nous avons eu très envie de vous faire découvrir ce que cette thématique pouvait trouver comme écho, ici, à Saint-Nazaire. Naturellement notre premier guide à travers ces eaux secrètes a été Emmanuel Mary de la mission Patrimoine de la Ville. Mais très vite, l’arrivée d’un nouvel artiste associé, le metteur en scène Laurent Fréchuret et son amour des textes poétiques est venu enrichir un peu plus encore cette promenade. Elle sera donc à la fois savante et poétique, ponctuée de lectures chorales, ou à une voix, réalisées par un groupe d’adhérents de l’Association du Théâtre. Ces derniers auront répété en amont avec Laurent Fréchuret, qui bien sûr est lui aussi du voyage !


« Le nom de « Saint-Nazaire » fait écho à des images de gigantisme. Gigantisme de l’estuaire, des chantiers, du port. Le voyageur y découvre, souvent surpris, un horizon atlantique qui tient toutes ses promesses : front de mer, falaises, plages, phares proches ou lointains. Cette ville, qui est une presqu’île, est bien construite sur des eaux majeures, fluviale et océane.

Pourtant, elle ouvre aussi vers d’autres eaux. Aujourd’hui méconnues voire ignorées elles furent source d’une vie rurale intense. Ruisseaux, canaux ou simples « trous d’eau », elles façonnent une autre Saint-Nazaire. Celle de « l’indivision de la Grande Brière Mottiére » qui depuis des siècles par édit ducal, royal ou présidentiel fait de chaque habitant un co-propriétaire qui souvent s’ignore.

Nous vous invitons à une découverte ou re-découverte de ces eaux secrètes. Un port de Brière, une mare, un étang creusé pour les besoins de l’eau potable mais façonné comme un lac de jardin anglais…Nos pas nous conduirons à la découverte d’un ruisselet libre, ni de Loire ou de Vilaine, qui s’enhardit seul à courir vers l’océan. Fleuve « pour rire » ? Pas si sûr. Arrivés sur la plage il nous restera à imaginer, au large, un autre secret de la géographie des eaux. Considérable celui-là …Un canyon sous-marin géant plongeant de la plateforme continentale vers les profondeurs océanes…De facétieux géographes – ou bien sérieux, choisissant ce nom de par le face à face avec la ville – l’ont nommé « Canyon de Saint-Nazaire ».

C’est bien là son nom officiel sur toutes les cartes des fonds marins dans le monde, dites barymétriques. « Saint-Nazaire Canyon » …

Et si l’Atlantide commençait au fond du jardin ? »

Emmanuel Mary, chargé de mission Ville d’art
et d’histoire de Saint-Nazaire

en partenariat avec la mission Ville d’art et d’histoire de Saint-Nazaire

Le grand théâtre d’Oklahama

[ SPECTACLE ANNULÉ ]

Un spectacle fascinant et d’une poésie bouleversante, qui s’inspire du dernier chapitre du roman de Franz Kafka, Le Disparu (Amerika), publié à titre posthume en 1927. Il réunit les comédiens en situation de handicap de l’Atelier Catalyse, dirigés par Madeleine Louarn et Jean-François Auguste, déjà accueilli au Théâtre avec le spectacle Tendres fragments de Cornelia Sno.

« Le grand théâtre d’Oklahama vous appelle ! Il vous appelle aujourd’hui ; c’est la première et la dernière fois ! Qui rate cette occasion la rate pour toujours ! Si vous pensez à votre avenir vous êtes des nôtres ! Chacun est le bienvenu chez nous. » C’est guidé par ce rêve d’intégration et d’acceptation que Karl Rossman, jeune juif exilé en Amérique, intègre ce théâtre qui « emploie tout le monde et met chacun à sa place ». Il espère alors découvrir un environnement accueillant, dans lequel il serait enfin accepté. Mais très vite, cet anti-héros est obligé de faire face à la réalité. La communauté du grand théâtre d’Oklahama, qui lui paraissait si différente et tolérante, n’est qu’en fait le reflet de la société moderne qu’il voulait fuir. Reprenant à leur compte les derniers et souvent méconnus écrits de Franz Kafka, les deux metteurs en scène proposent une immersion dans la pensée bouillonnante de l‘auteur pragois. Le grand théâtre d’Oklahama est une pièce puissante, qui raconte nos aveuglements et nos désirs communs d’acceptation. Elle raconte aussi nos besoins de liberté et d’émancipation, qu’elle met en scène de manière touchante, juste là, sous nos yeux.

 

Adolescent

[ SPECTACLE ANNULÉ ]

Une plongée dans les eaux troubles et bouillonnantes de l’adolescence.
Une énergie folle jaillit de ce spectacle qui mêle couleurs et mouvements. Dans cette création à quatre mains, le chorégraphe Sylvain Groud, directeur du Ballet du Nord, et la plasticienne Françoise Pétrovitch explorent les méandres physiques et psychiques de cet âge de l’entre-deux.

Des figures mouvantes et complexes s’esquissent sur un décor changeant, à l’image même de cette période marquée par les paradoxes et les métamorphoses. Ce rite de passage entre l’enfance et l’âge adulte s’exprime différemment chez chacun, tantôt par une évidente facilité, tantôt par une violence inouïe. Les êtres en construction se (dé)battent, se font rigides pour ne plus être vulnérables, traversent à grande vitesse des émotions superbes : la joie qui déstabilise, la crainte et l’inquiétude qui brident ces corps peut-être trop pleins d’une énergie foudroyante, la mélancolie latente dans ces esprits qui parfois souffrent à force de lutter contre des monstres intérieurs. L’adolescence fascine, interroge, accuse et devient ce que l’on a fait d’elle : un moment trouble et essentiel, qui façonne ceux que nous sommes.

spectacle programmé dans le cadre du Festival UP ! proposé par la Soufflerie à Rezé en mars 2021

 

Inédits : Fabrice Melquiot

dans le cadre de  La Nuit du Cirque


Inédits est le rendez-vous lecture du Théâtre confié à un auteur, en lien avec la programmation de la saison. Qu’il soit metteur en scène, comédien, dramaturge, musicien ou chorégraphe, il offre une autre facette du travail de l’artiste qui nous fait entendre un de ses textes, déjà édité ou en cours d’écriture.

Fabrice Melquiot, auteur du texte Centaures, quand nous étions enfants et metteur en scène du spectacle, est invité par le Théâtre en résidence d’écriture de trois jours.  


« Je ne sais presque rien de Saint-Nazaire. J’y suis venu deux ou trois fois dans ma vie. La fois la plus marquante, c’était peut-être pour la création de Flux, avec le Théâtre du Centaure, déjà. En 2008. Je me souviens de l’ombre des chevaux sur les murs de la base sous-marine. Guy Alloucherie était là, il portait un anorak vert, je l’ai écrit dans le poème, je me souviens. On avait joué au baby-foot dans un café. Pas avec Guy Alloucherie. Avec Camille, avec Manolo, avec Nico. Dans le train du retour, j’avais écrit un poème intitulé Death on a pale horse. Je me dis qu’il pourrait servir de point de départ à l’écriture de ce nouveau texte que j’aimerais écrire dans les rues, dans les cafés de la ville, avec les gens.

En 2015, j’ai écrit un feuilleton théâtral avec mon amie Pauline Sales, Docteur Camiski ou l’esprit du sexe. L’épisode 6 passait par Trignac et Saint-Nazaire…

De plus en plus, je veux agir comme un écrivain public qui, de temps en temps, passerait la porte des théâtres. Les textes viendraient de n’importe où et ils seraient chargés des autres plus que de moi. Si, dans un café, on me demande de rédiger une lettre d’embauche ou une déclaration d’amour, je l’écris. A la demande. Tout le monde est capable de lire une fiche Wikipédia sur l’histoire de la ville. Mais prendre son temps pour interroger les êtres et les choses, pour traquer des mots et des phrases, à même le trottoir, c’est devenu un luxe, une rareté, une folie. Ça, ça me botte. Observateur ingénu, touriste inévitable, écrivain perdu – le plus possible. »

 

Fabrice Melquiot

 

La piste aux oiseaux

[ CONCERT ANNULÉ ]

Trois musiciens collecteurs de sons s’associent pour composer ensemble un spectacle musical, hommage au chant des oiseaux.

Entre écriture et oralité, variations de textes et de vocalises, les artistes mélangent leurs influences musicales, pour un concert aux sonorités rares. Tout au long du processus de création, les oiseaux ont guidé les choix artistiques d’Antoine Berland, Albert Marcœur et André Minvielle. Les trois acolytes musiciens réussissent à créer un univers musical étonnant, fédérant voix d’enfants, chants d’oiseaux, imitations et instruments de toutes sortes, aux timbres et tessitures avoisinantes.

« Tout notre travail consistera à mettre en relation les oiseaux vivants et tout le matériel sonore et musical qui a servi jusqu’ici à les décrire, à les imiter, à les transformer, en un mot à les honorer. »
Albert Marcœur

L’hospitalité

[ SOIRÉE PHILO ANNULÉE ]


À l’occasion du temps-fort P.A.N.G ! l’association Philosophia nous invite à réfléchir sur le concept de L’hospitalité, avec Olivier Dekens, en écho au spectacle Martien Martienne de Laurent Fréchuret.

 

« L’hospitalité est un drôle de mot, et pour la philosophie un drôle de concept. Dans son sens le plus commun, il est l’autre nom de l’accueil, de l’ouverture à autrui, de cette disposition inconditionnée à se laisser déranger par celui qui vient, et que je n’ai peut-être pas choisi. Exigence éthique, morale, donc, en même temps qu’attitude psychique et relationnelle. Mais dès qu’il s’agit d’élargir cette exigence à la dimension du politique, les choses se gâtent : encadrée par le droit, limitée par les conditions du réel, l’hospitalité se réduit à une question de frontières plus ou moins ouvertes, à des règlements et des circulaires sur l’accueil – si le terme convient encore – des immigrés. On peut bien sûr déplorer ce cruel flottement de l’hospitalité entre un devoir impossible à respecter, et un effet politique qui n’en retient rien. Il s’agira, en compagnie de Lévinas, de Kant et de Derrida, de prendre en charge cette tension, qui est peut-être le trait spécifique de tout ce qui se veut justice : ne jamais être à la hauteur d’une Loi de l’hospitalité, infinie et due à tout homme ; et pourtant devoir se donner concrètement dans des lois, sans lesquelles l’hospitalité ne serait qu’un vain idéal. »

Olivier Dekens

 

 

 

 

Blick Bassy


➡️ Billetterie en ligne ouverte le 1er juin
➡️
Billetterie sur place tous les lundis de 13h à 18h et le soir du concert à 19h30

tarif plein : 18€ /  tarif réduit 13€


En 2016, Blick Bassy éditait son premier roman, Le Moabi Cinéma (Gallimard) en grande partie autobiographique.
En échos aux questions posées dans son livre, sur la manière de prendre son destin en main et de se réenraciner dans sa propre histoire, l’artiste camerounais a imaginé 1958, un opus intimiste et engagé. Blick Bassy y rend un vibrant hommage à son pays et aux héros de l’indépendance camerounaise, en particulier Ruben Um Nyobé, surnommé “Mpodol” (“celui qui porte la parole des siens” en langue bassa), premier dirigeant politique à avoir revendiqué l’indépendance de son pays et, qui pour cela, fut exécuté le 13 Septembre 1958. Le chanteur s’adresse à lui en langue bassa, pour lui témoigner son admiration et rappeler à la jeunesse, la mémoire de cet homme.

Avec des morceaux essentiellement acoustiques agrémentés parfois d’une petite touche électro, Blick Bassy nous fait découvrir son pays, partir à la rencontre de sa culture, de ses grands hommes et de son histoire. Rythmes assiko, bolobo ou hongo se mélangent aux influences musicales plus universelles de Marvin Gaye ou encore du bluesman Skip James. Dans son opus 1958, Blick Bassy se joue des étiquettes musicales habituelles, pour nous offrir un album coloré aux sonorités inédites. L’artiste vainqueur du Grand prix SACEM 2019 fait cohabiter cordes, cuivres et synthés pour un concert inventif et universel.

 

 

En Marge !

[SPECTACLE ANNULÉ]


 

En Marge ! est un spectacle de théâtre atmosphérique à vivre comme une expérience.

Cette pièce, nourrie par le roman de Hermann Hesse Le Loup des steppes, n’en est ni une adaptation, ni une transposition. L’empreinte qu’elle a laissé chez le metteur en scène l’a conduit à écrire cette fable, proche de l’autofiction. En Marge ! expose la complexité de trouver sa place et de définir son identité et sa relation à l’Autre, dans un monde en perpétuel mouvement. Dans un jeu de doubles permanents, entre les comédiens, peut-être aussi entre le plateau et la salle, cette pièce interroge le regard porté sur nous-même et sur les autres. Chacun, tour à tour, et par effet miroir, observe ses états d’âme et sa conscience. Portés par une mise en scène pop et colorée, accompagnée de vidéoprojections permanentes qui renforcent ce va et vient entre fiction et réalité documentaire, les trois comédiens au plateau réussissent à chambouler nos convictions et à nous questionner sur le sens profond de notre vie. En Marge ! ouvre notre imaginaire sur une multitude de questionnements intimes mais aussi sociétaux.

“Alors Harry,
 que les choses soient bien claires à présent,
 une bonne fois pour toutes :
 les phrases pathétiques,
 la morbidité
 c’est terminé !
Alors oui, il faut en finir avec la désolation.
Et le seul moyen d’y parvenir est sans aucun doute de réinventer nos modes de vie.”
 

À chacun de nous de s’en emparer !

L’oiseau Migrateur

[SPECTACLE ANNULÉ]


L’Oiseau migrateur est l’histoire vraie d’une amitié inattendue, entre un enfant et un petit oiseau.

Inspiré de l’histoire personnelle du comédien et dessinateur Hervé Walbecq – qui, enfant, a recueilli un jeune verdier – ce spectacle nous plonge dans un récit poétique et délicat, fait de dessins à la craie, de grands cubes d’ardoises, d’éponges aux bruits mouillés, de seaux d’eau et de balades champêtres. Ce récit, est aussi l’histoire de la rencontre entre Hervé Walbecq et la comédienne Marie-Aude Thiel. Ces deux pétillants acolytes nous dessinent une aventure sensible au cœur de la nature. Dans un univers onirique et presque sans paroles, l’Oiseau migrateur invite petits et grands à la migration, du connu vers l’inconnu, du réel vers l’imaginaire, comme une rêverie éveillée. Un moment suspendu de théâtre, qui donne l’envie d’apprendre, de se questionner et surtout, d’être attentif au monde qui nous entoure.

 

Ils n’ont rien vu

SPECTACLE ANNULÉ

 


« Le temps et la disparition.
La disparition d’autant de personnes le temps d’un éclair. La disparition de la nature le temps d’un souffle. L’importance de la mémoire, aujourd’hui et pour demain. »
Thomas Lebrun

Inspiré par le livre de Marguerite Duras Hiroshima mon amour – nourri par des rencontres avec les hibakushas, ces victimes des bombardements atomiques, et un séjour dans la ville d’Hiroshima – Thomas Lebrun évoque avec délicatesse et force, des thèmes qui lui sont chers : la disparition, la mémoire, la transmission de l’Histoire aux nouvelles générations. À la manière d’un film, le chorégraphe construit le récit d’un Japon méconnu, passé de pays aux traditions ancestrales, à nation meurtrie de souvenirs intolérables. Sur un grand tapis de boro, constitué de différentes pièces de tissus colorés, évoluent neufs danseurs. Le tissu géant se métamorphose au même rythme que les danses et les séquences qui se succèdent, emplies d’origamis, d’éventails, de tuniques multicolores et de kimonos chatoyants. La symbolique des couleurs y est omniprésente, car nommer les couleurs fut, pour les survivants, la seule façon de parler de la catastrophe : jaune, orange, aveuglant, avant d’être plaqués au sol, sans rien voir, car Ils n’ont rien vu. Le souvenir du drame d’Hiroshima passe alors par sa mise en scène, telle une vague au ralenti et nous fait perdre toute notion du temps et d’espace.
Un spectacle puissant et touchant qui nous rappelle que quiconque oublie son passé, se condamne à le revivre.

 

 

Spectacle programmé dans le cadre du Festival de danse Trajectoires, du 15 au 27 janvier 2021