Soirée partagée

C’est toi qu’on adore

Leïla Ka & Alexandre Fandard

Leïla Ka interroge à nouveau le destin et ses possibilités de changement dans cette création. S’inscrivant dans le prolongement de son premier solo, Pode ser accueilli la saison dernière, C’est toi qu’on adore aborde aussi la difficulté d’être, mais cette fois-ci, à l’échelle de la communauté. Ce duo incarne la fraternité entre ces deux êtres, qui questionnent ensemble l’espace inconnu qu’est la vie. Les deux danseurs s’engagent: bancals, malades, parfois heureux ou grotesques et cherchent à comprendre la trajectoire de la vie, parfois sinueuse, faite de moments de victoire, de faiblesses et de rapports de forces qui se renversent, continuellement.


Quelques-uns le demeurent

Alexandre Fandard

Inspirée par la citation de Beckett « Nous naissons tous fous, quelques-uns le demeurent », Quelques-un le demeurent est la première création chorégraphique d’Alexandre Fandard.
Il y explore une altérité radicale, celle qui est en chacun de nous. Cette pièce, au charme obscure et lumineusement poétique, est une exploration par le corps et l’image des vertiges de la folie, à la fois néant, vide et source incommensurable de création. Paradoxe inscrit dans un corps qui s’extirpe du néant avant d’être rattrapé, la création naît dans l’épaisseur de l’obscurité, à la frontière entre raison et déraison, dans un corps en lutte .

 

La Chute des anges

Une écriture puissante et un univers visuel fort, pour un spectacle d’une rare poésie. La Chute des anges nous invite à réfléchir sur le comportement de l’Homme, dans un monde où la technologie règne en maîtresse et où la nature n’a plus sa place. À la croisée de la danse, du théâtre et du cirque, ce spectacle est un récit futuriste. Dans un univers cinématographique en noir et blanc, la metteure en scène Raphaëlle Boitel, évoque un monde victime de la sur-technologie qui nous dépasse et finit progressivement par abandonner la nature. Le plateau en clair-obscur est occupé par sept interprètes, tantôt anges déchus tantôt humains, qui tentent de s’évader. Le ton tragi-comique de La Chute des anges veut nous porter vers une réflexion globale et être un réel vecteur d’émotions. Car, à l’image de ces personnages qui veulent changer le monde, elle nous rappelle qu’il nous faudra de la force pour affronter les choses.
Et si rien n’était irrévocable ?

 

une sélection UIA

Vocabulary of need

création 2020
première au Théâtre

Yuval Pick crée un spectacle pour huit danseurs et nous fait plonger au cœur de la musique universelle de Jean-Sébastien Bach. Le chorégraphe connecte spectateurs et danseurs, de manière sensible, grâce à l’une des pièces les plus puissantes de la musique baroque: la Partita en ré mineur BWV 1004, de Jean-Sébastien Bach. Il y entremêle des éléments chorégraphiques et musicaux, pour nous faire vibrer. Un moment pour explorer les relations entre la musique et les mouvements, pour faire corps ensemble. Yuval Pick chorégraphie une danse qui dialogue avec la musique et crée un langage orchestral unique. Cette danse inspirée de son “besoin d’aller vers l’autre” puise sa force dans la charge émotionnelle que procure la musique. Il réinvente, dans un groupe, la manière d’être, pour être soi, faire ensemble et faire avec l’autre, au-delà de tous codes sociaux.

 

en partenariat avec le Centre Chorégraphique national de Nantes / festival de danse Trajectoires 2020

 

P.P. les p’tits cailloux

1 poucet, 6 frangins pas dégourdis, 3 cailloux facétieux, 1 forêt terrifiante…

Ce spectacle nominé aux Molières du jeune Public 2011 nous entraîne sur les traces du fameux Petit Poucet. Un récit déjanté, pour un pied de nez jubilatoire à nos imageries traditionnelles. Quel enfant n’a jamais redouté d’être abandonné par ses parents? Et qui n’a pas rêvé de les abandonner à son tour, par vengeance, par dépit ou par envie de grandir? P.P. les p’tits cailloux questionne la notion de fratrie, de place choisie ou imposée dans la famille, et sonne comme un air de rébellion! Finalement Annabelle Sergent ne crée pas que pour le jeune public, elle crée plutôt des liens pour s’adresser aux jeunes ou moins jeunes. Rejoignez-nous au Théâtre pour rire et frissonner avec ce spectacle décapant, qui vous replongera dans vos peurs et rêves d’enfants. On vous attend! Mais attention, ne vous perdez pas en chemin…

en partenariat avec la Ville de Paimboeuf

Nous venons de trop loin pour oublier qui nous sommes

Avec A taxi driver, an architect and the High Line, lié à New York, Emmanuelle Huynh et Jocelyn Cottencin ont posé les bases d’un cycle qui s’intéresse aux territoires urbains, à l’histoire et aux présents des lieux. Ils reviennent cette année avec un nouveau projet qui touche au territoire nazairien.
Les travaux respectifs d’Emmanuelle Huynh et Jocelyn Cottencin traversent collectivement des questions qui touchent aux territoires, aux contextes, aux corps, aux histoires. Non pour en rendre compte, mais avec la volonté de faire se confronter des images qui prennent la réalité comme cadre fictionnel. Leur but est de faire émerger des questions artistiques, sociales, politiques, qui leur semblent aujourd’hui importantes à traiter. Nous venons de trop loin pour oublier qui nous sommes, n’est pas un portrait descriptif de la ville de Saint-Nazaire, mais un récit polysémique qui s’inscrit sur ce territoire si particulier. Ville portuaire à l’histoire riche, qui dépend de la nature et de ses forces. Ses marées, ses vents, régissent les rythmes industriels, les sorties de paquebots de croisière et la vie de l’Estuaire. Saint-Nazaire, une ville où se croisent des communautés venant d’Europe et d’ailleurs et qui fut une porte, vers ou en provenance de l’Amérique. Nous venons de trop loin pour oublier qui nous sommes confronte des figures du travail et de la production, des images de groupes engagés dans des mouvements communs et des figures singulières, qui habitent et rêvent leur ville par leur corps et leur histoire. Le geste et le mouvement installent une mémoire éphémère dans les environnements traversés. Il en émerge des figures utopiques, rituelles, ou simplement en dialogue avec le paysage.

 

En partenariat avec Le Grand Café – centre d’art contemporain d’intérêt national

Lambert Wilson chante Kurt Weill

“Ce qui est unique et remarquable dans la musique de Kurt Weill est qu’il a su écrire une musique pour tout le monde… Mais comme ne fait pas tout le monde.”
Jean Wiener

Les musiciens de l’Orchestre National des Pays de la Loire et Lambert Wilson, donnent à entendre les œuvres les plus emblématiques de Kurt Weill, dans leurs langues originales. Ils parcourent avec brio les trois périodes créatrices du compositeur: allemande, française et américaine, pour un moment unique au Théâtre. Kurt Weill marqua son temps par son irréductible désir de régénérer la musique, de l’ouvrir sur la société. Il a également été l’un des rares compositeurs à avoir consacré sa vie entière au théâtre musical. Dans cette proposition exceptionnelle, l’Orchestre National des Pays de la Loire confie à Lambert Wilson la tâche de nous faire parvenir les émotions, l’aura et l’influence de Kurt Weill, qui inspire encore de nos jours les plus grands musiciens.
Un concert rare, à partager ensemble avant les fêtes !

Smashed

Smashed est à la croisée du cirque, du théâtre et de la performance. Inspiré du travail de la danseuse Pina Bausch, il fait se succéder une série de saynètes
sensationnelles, au style très cinématographique, jouées par une joyeuse équipe de jongleurs londoniens. Il y est question de nostalgie, d’amours perdus, de conflits et des très ennuyeux tea-time anglais… Sur scène, des chaises côte à côte, une centaine de pommes au sol et neufs jongleurs virevoltants. Dans Smashed, la manipulation du fruit défendu est le leitmotiv qui unit et disperse ces jongleurs et jongleuses. Chacun exécute sa parade dans une esthétique des années quarante, sur des musiques allant de la country romantique à Jean-Sébastien Bach. Les fruits tournoient et volent dans les airs, dans un mélange sensationnel de danse et de jonglage.

Rendez-vous au Théâtre pour une tea-party que vous n’êtes pas prêts d’oublier!

Happy Mood

Le septet Happy Mood, composé entre autres de François Ripoche, Louis Sclavis et Geoffroy Tamisier, improvise autour du jazz populaire. Une soirée festive, riche en swing! On l’oublie parfois, le jazz a d’abord été une musique de fête, issue des fanfares de la Nouvelle-Orléans, jouée dans les cabarets, les rues, les clubs, les maisons closes… Ce septet tire son inspiration de cette tradition très festive et ce n’est pas un hasard si la formation comprend surtout des vents: cuivres et bois.
L’improvisation polyphonique, caractéristique du jazz des premiers temps, est au coeur de ce concert dans lequel le groupe improvise ensemble, autour du même thème. Happy Mood produit de la sorte un son compact, puissant et explosif. Un concert qui célèbre l’énergie et l’invention collective!

une sélection CCP

Carte blanche à Laurent Gaudé

Inédits le rendez-vous lecture du Théâtre, à goûter des lèvres même de l’auteur. La lecture d’un texte, déjà édité ou en cours d’écriture, est suivie d’une rencontre.

“J’écris parce que je veux explorer l’Homme. Plonger dans sa conscience, dans le grouillement de ses sentiments, approcher ses abymes, ses failles. J’écris pour être multiple. Explorer les vies écartées, les chemins pas pris, les sentiments dont on se tient éloignés. Faire parler des foules d’êtres variés. Tout un peuple est là, en mon esprit: des morts, des vivants, des êtres imaginaires, tous mélangés dans une longue colonne qui vient danser sous la plume.
J’écris pour être vieux et jeune à la fois. Homme et femme. Blanc et noir. Vivre ici ou là-bas. Être seul ou au milieu d’une foule bruyante. Pour approcher de tous les sentiments de la gamme humaine: avoir honte, avoir peur, être heureux, éprouver la fraternité, douter, être arrogant ou bienveillant, brutal ou mesuré, tout, pêle-mêle… Une voix, juste une voix – mais dans laquelle tient le monde entier.”

Laurent Gaudé

 

Prévert

Yolande Moreau et Christian Olivier, chanteur bien connu des Têtes Raides, tirent un portait émouvant du poète au langage déstructuré, génie des inventaires, anarchiste au cœur tendre. Un hommage à la liberté du poète Jacques Prévert, un moment de poésie, un hymne à la liberté. Après leur rencontre lors d’une exposition consacrée à Jacques Prévert, les deux artistes se retrouvent et décident de le raconter, accompagnés de trois musiciens. Les souvenirs des récitations de poésie à l’école
ressurgissent et nous plongent dans une douce nostalgie : Le cancre, L’oiseau à dessiner, Les feuilles mortes… ils nous ramènent aussi à des sujets, encore malheureusement d’actualité, tel que le racisme épinglé par le poète dans Étranges étrangers. Une table basse, des instruments et des feuilles volantes, pour un moment rare et intime, au cœur de la poésie.