En partenariat avec la maison de quartier d’Avalix, la réalisatrice Pauline Rébufat a travaillé avec l’ADPS et l’association « Au cœur » en juillet 2021 pour réaliser des films d’animation. Parallèlement, elle a mené un travail avec les enfants d’une classe de CE1 de l’école Brossolette tout au long de l’année scolaire 2020-2021. Ces films seront projetés samedi 25 septembre lors d’une séance de cinéma de plein air sur grand écran, au terrain de football du Petit Caporal, à Saint-Nazaire. Entrée gratuite.
- Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je suis réalisatrice de films depuis 30 ans. J’ai réalisé une dizaine de courts-métrages d’animation, essentiellement en pâte à modeler. Parallèlement, j’ai commencé à faire des interventions dans les écoles à travers des ateliers de découverte et de réalisation de films d’animation. Ces ateliers permettent aux publics concernés de mieux comprendre ce qu’est l’image, omniprésente dans nos vies ; c’est également une manière de donner corps à leur créativité. Nous avons commencé à travailler avec l’équipe des relations publics du Théâtre il y a quelques années déjà. Chaque projet est passionnant, j’y prends beaucoup de plaisir.
- Comment crée-t-on un film d’animation ?
Vous retrouvez plus ou moins les mêmes étapes de réalisation d’un film. Il faut avant tout comprendre comment le système de prise de vue image par image fonctionne, comment peut-on obtenir un mouvement avec des images fixes ? Ensuite, il y a l’écriture du scénario, l’écriture du storyboard (comme une bande dessinée où chaque case correspond à un plan du film). Le storyboard est la base de travail. A partir de là, les enfants ou les adultes avec lesquels je travaille vont fabriquer leur décor et leurs personnages. De mon côté, je propose de travailler le stop motion c’est-à-dire le cinéma d’animation en volume, avec tout ce qui peut bouger devant un objectif : des objets, de la pâte à modeler, du fil de fer… Ils créent leurs personnages en volume (avec des tissus, du papier, des collages…). Chaque scène est filmée à l’aide d’une caméra qui enregistre une seule photographie à la fois. Après le tournage, c’est au tour du travail sur le son. On l’oublie souvent, mais sans le son, pas de film. Puis vient le montage, une phase assez compliquée parce que longue. Pour des enfants, ce n’est pas toujours évident.
- Sur quoi étaient-ils le plus réceptifs ? Sur quoi ont-ils ressenti des difficultés ?
Dès que les enfants ont vu leurs premières images bouger, l’intérêt était là. Car au départ, lorsqu’on parle de 24 images par seconde, c’est abstrait et très théorique. Voir leurs propres personnages à l’image est un événement. Au début, ils ne savent pas du tout où ils vont, ils s’interrogent sur leurs capacités. C’est l’inconnu et l’inconnu n’est jamais très confortable.
- Avez-vous décelé des vocations ? Des intérêts particuliers ?
Il y a toujours des enfants qui se distinguent car ils ont des capacités artistiques ou une manière de voir différente et créative. Il est très fréquent que des enfants se valorisent soudainement avec des projets comme celui-là au cours de l’année scolaire.
Dans le cadre du travail réalisé avec l’association « Au cœur », je me souviens d’un petit garçon qui était présent pendant tout le projet de réalisation. Il apparaissait au départ comme très introverti mais il est apparu très vite qu’il avait trouvé un moyen d’expression qui lui convenait bien. Je suis persuadée qu’il y reviendra, cette forme d’expression lui a permis de développer sa créativité.