Tu me loves ?

Cette performance de l’autrice et poétesse Sonia Chiambretto, avec trois comédiens, est tirée du livre éponyme, Tu me loves?* qui rassemble des photographies de Marion Poussier et un texte de Sonia Chiambretto L.H.O. Ou Quoi? Il met en lumière la question de l’amour chez les jeunes vivant dans les cités HLM des quartiers périurbains d’une ville moyenne en France.

Dans une langue brute et poétique qui invente une géographie sensible où viennent s’entrechoquer des jeux de désirs et de dominations, de normes et de transgressions, Sonia Chiambretto explore les rêves de filles et de garçons qui se tissent les uns aux autres, laissant entrevoir des liens secrets. Se révèle alors la puissance poétique de la course-poursuite, de l’exaltation, des corps épuisés. Celle d’une jeunesse qui, dans l’espace public des cités périphériques aux grandes villes, doit composer avec l’omniprésence étouffante des forces de l’ordre. Celle d’une jeunesse qui court et finit toujours par retrouver son souffle et sa fraîcheur dans cette chose qui fait tourner le monde : l’amour.

“Soit il marche et je le suis, soit je marche et il me suit. La plupart du temps, c’est moi qui marche et lui qui me suit, parce qu’entre les barres de béton, ils marchent pas vite, les garçons.”

(Extrait de Tu me loves ?)

Cette lecture est aussi le prémice de la création Oasis Love de Sonia Chiambretto et Yoann Thommerel que nous accueillerions en création au Théâtre au cours de la saison 24-25.

*Filigranes Éditions, 2021

© Marion Poussier

en partenariat avec la Librairie L’Oiseau Tempête

+Un bord de plateau vous est proposé le 10 octobre pour échanger avec l’équipe artistique à l’issue de la représentation.

++Retrouvez Sonia Chiambretto pour une rencontre avec l’écrivain et journaliste algérien Mustapha Benfodil mardi 28 novembre à 19h au Théâtre puis avec Superstructure, mis en scène par Hubert Colas, mercredi 29 novembre à 20h au Théâtre.

 

 

Les Romantiques

Ce programme vous plongera au cœur de la période du Romantisme, avec un très bel hommage à la compositrice trop méconnue, Fanny Mendelssohn, et un final magistral : le concerto pour piano n°3 de Beethoven interprété par la jeune et talentueuse Marie-Ange Nguci.

Avec la délicate Ouverture en do, c’est un très bel hommage que l’ONPL et David Reiland rendent à Fanny Mendelssohn, une des rares femmes compositrices du 19e siècle qui, dans l’ombre de son frère Félix, n’osa publier ses œuvres qu’à la fin de sa vie. Comme un cri de victoire, le Troisième Concerto pour piano témoigne, quant à lui, des premiers effets de l’infirmité auditive de Beethoven sur son écriture mais surtout de la volonté du musicien de ne pas céder au désespoir. Marie-Ange Nguci, l’interprète de ce concerto au final jubilatoire, est encore à l’orée de sa carrière mais a déjà tout d’une immense pianiste. Brièvement traversée par des courses enfantines qui évoquent Mendelssohn, la 2e Symphonie de Schumann est elle aussi d’une beauté douloureuse, d’une instabilité prémonitoire.

© Caroline Doutre

© Christophe Urbai

©Sebastien Gaudard

 

Inédit Sophie Merceron

Inédit est le rendez-vous lecture du Théâtre confié à un auteur, en lien avec la programmation de la saison. Inédit offre une autre facette de son travail en nous faisant entendre un de ses textes, déjà édité ou en cours d’écriture.

“Ulysse et Simon passent leur été dans un centre sportif pour adolescents en difficultés. Malgré leur jeune âge, ils sont déjà abimés par la vie. Ulysse, parle à son frère fantôme et Simon a la gorge si serrée qu’il a besoin d’une machine pour respirer. Et puis, un jour dans les vestiaires de la piscine, surgit Ana. Ana a les cheveux bleus, elle vient de Moldavie, elle a peur du vent et a une pieuvre dans la tête.

Et soudain, la lumière des vestiaires s’éteint, et quelque chose surgit, et c’est comme un tremblement de terre. Un bruit terrible, un bruit venu d’un autre monde. Inhumain. Et un grognement. Celui d’un presque animal. Bref et terrifiant.”

“Les Pieuvres, c’est l’histoire de trois ados qui ont conservé de l’enfance la capacité à se transformer en êtres de fiction, mais qui ont suffisamment morflé pour qu’il n’y ait plus d’illusion chez eux. Ils participent à une sorte de camp de redressement pour ceux qui ne marchent pas droit, et finissent systématiquement reclus et écœurés dans les vestiaires d’un gymnase ou d’une piscine, vaincus par le vacarme du monde. Si, dans un premier temps ils sont sidérés par leur impuissance, ils finiront par reprendre pied en s’agrégeant, en transformant leur trio bancal en tribu quasi-animale. Il s’agit de s’unir pour tenir tête à un réel auquel on ne veut pas se résigner totalement. Ana, Simon et Ulysse sont des gamins hors-normes et ils ont envie d’en découdre avec les règles et le monde qu’on tente de leur imposer. C’est la force du groupe qui va les aider.” Sophie Merceron

*Les Pieuvres est publié à L’Ecole Des Loisirs. Ce texte à reçu la Bourse Découverte du CNL.

Pour cet Inédit, Sophie Merceron a choisi de lire des extraits de son livre Les Pieuvres*.

en partenariat avec la librairie L’Embarcadère : Sophie Merceron signera ses ouvrages à l’issue du spectacle

+ En juin 2024, Guillaume Bariou et Sophie Merceron, autrice associée à la compagnie Biche Prod, seront en résidence à Bain Public à Saint-Nazaire pour travailler sur le texte Les Pieuvres.

++ Retrouvez le travail de Sophie Merceron et de Guillaume Bariou les 13 et 14 novembre avec Airstream et le 6 février avec Nebraska.

©Alexandra Catière

Contes Chinois

Le metteur en scène François Orsoni collabore avec l’auteur et peintre Chen Jiang Hong pour une adaptation de deux contes chinois Le Prince Tigre et Le cheval magique de Han Gan *.

« Il est ici question de la place de l’art dans le monde, de la force de la transmission, de la difficulté de vivre avec ses différences, fussent-elles des dons… » François Orsoni

C’est une performance picturale et un grand moment de poésie qui vous attend. Deux contes chinois prennent vie au rythme des mots du récit dits par Flore Babled, de la musique de Thomas Landbo et Rémi Berger et surtout du dessin du peintre et illustrateur franco-chinois Chen Jiang Hong, formé à l’École des Beaux-Arts de Pékin. « De véritables tableaux s’enchaînent comme on tournerait les pages d’un livre. A l’échelle d’un théâtre, j’ai voulu reproduire l’intimité d’une lecture qu’on ferait à un enfant le soir au coucher » explique le metteur en scène François Orsoni. Il fait du plateau de théâtre un livre animé, comme une expérience narrative où se mêlent voix, dessins, vidéos et musique. De la collaboration scénique entre François Orsoni et Chen Jiang Hong résulte un geste artistique poétique et généreux. Extrêmement touchant.

*édités à L’Ecole des Loisirs

+++ Atelier de calligraphie avec Chen Jiang Hong mercredi 18 octobre à 14h, à la médiathèque Étienne Caux. Durée : 2h30. A partir de 8 ans. Gratuit sur réservation au 02 44 73 45 60

©Chen Jiang Hong

Goupil et Kosmao

Entre Tex Avery et les héros des studios Pixar, le magicien Kosmao et son assistant Goupil nous propulsent dans un univers de film d’animation.

“Le monde est déjà très bruyant, je n’ai pas envie de lui rajouter des mots et du texte : l’imaginaire a besoin de silence et de vide.”

Étienne Saglio

Dans la pure tradition des numéros de cabaret, le grand magicien Kosmao s’avance avec son assistant Goupil. Les tours de magie s’enchaînent mais la mécanique se grippe car Goupil est un assistant rebelle. Il faut dire qu’il était d’abord un renard, puis une écharpe avant de faire ce métier. Au départ, il y a Goupil. C’est un renard mort, taxidermisé pour être utilisé comme écharpe. Transformé en marionnette, il est un objet animé aux attitudes anthropomorphes. Dans la continuité de ses précédentes créations, Goupil et Kosmao est un spectacle visuel autour d’un duo de clowns. Dresseur de fantômes, enchanteur de loups, Étienne Saglio est une référence incontournable en matière de magie nouvelle. Chacun de ses spectacles est un voyage dans un monde mystérieux, où les esprits des petits comme des grands peuvent enfin s’évader.

©Étienne Saglio

Via Injabulo

Les huit danseurs de la compagnie sud-africaine Via Katlehong offrent un spectacle engagé, énergique et festif. Un pur moment d’émotion!

førm Inførms : “Les danseurs utilisent les formes et la technique de la danse pantsula pour trouver des métaphores qui parlent du sens de l’identité et du collectif.” Marco Da Silva Ferreira
Emaphakathini : “Il y a une forte envie de reprendre goût à la vie. La compagnie a appelé ce projet, The healing project, le projet pour se guérir.” Amala Dianor

La compagnie Via Katlehong a confié sa dernière création, Via Injabulo, à deux chorégraphes européens, Marco Da Silva Ferreira et Amala Dianor. Pour førm Inførms, Marco Da Silva Ferreira a d’abord travaillé sur “l’isipantsula”, langage chorégraphique de la compagnie Via Katlehong et qui signifie en zoulou “marcher ou bouger avec les fesses en saillie”. Langage auquel il a ajouté le kuduro (venu d’Angola), la house dance et le top rock pour en faire une chorégraphie fondée sur une énergie collective qui transforme et libère de toute règle. Pour Emaphakathini (qui signifie “entre-deux” en zoulou), Amala Dianor a travaillé à partir de nombreux rythmes qui pulsent l’Afrique du Sud pour dire l’émancipation. “J’ai cherché l’entre-deux des danses traditionnelles et de la danse urbaine en m’appuyant sur le patrimoine technique des danses “Gumboots” et “Pantsula” déployées en Afrique du Sud.”

Via Injabulo est un spectacle qui dévoile un sublime métissage à travers lequel pointe une forte revendication identitaire.

 

+ Atelier découverte de la danse pantsula avec un danseur de la compagnie, pour les spectateurs de Via Injabulo, mercredi 4 octobre de 19h à 21h. Au Théâtre (à partir de 10 ans/ ouvert à tout niveau) Réservations ici

© F.Couvreur

© Pedro Sardinha

 

Une échappée

Entre installation plastique et spectacle de danse, Une échappée s’adresse aux tout-petits pour un exercice de féérie burlesque avec trois fois rien. Et si les “pourquoi” des plus petits n’avaient pas besoin de “parce-que” évidents ?

“Dans cette pièce pour plateau, je poursuis mes recherches autour d’objets, de leur pouvoir poétique de mise en mouvement et de partage d’imaginaire.” Julie Nioche

C’est l’histoire d’une danseuse, une échappée, qui passe d’un monde à un autre y vivant l’espace d’un instant l’aventure qu’elle décide d’y vivre. C’est l’histoire d’un constructeur d’espaces éphémères avec trois fois rien qui propose autant d’occasion de rêver.

Dans Une échappée, une danseuse et un constructeur d’espaces font et défont des paysages. Les objets qu’ils utilisent se recyclent et changent de rôle pour raconter différentes choses. La jubilation vient de la simplicité des conséquences poétiques d’une action sur une autre. Ajoutons à cela un peu de magie, beaucoup de poésie et autant d’humour. Nos imaginaires (sans oublier la musique de Sir Alice, complice de longue date de la chorégraphe) feront le reste.

++ atelier parents/enfants à partir de 3 ans, mercredi 25 octobre de 10h30 à 12h. tarif: 5€/personne. Réservations ici

© Eric Deguin