Anhell69

La voix est douce, calme, posée, peut-être résignée, revenue de toutes les douleurs : c’est celle de Theo Montoya et elle va nous accompagner tout au long de ce film « sans frontières, sans genre ». Un film qui existe parce qu’un autre n’a pu exister, qui aurait dû porter le même nom. Un film qui s’impose, avec une puissance aussi rare que contenue, comme le plus original de ce début d’année, le plus inattendu aussi, le plus inclassable. Un film comme venu d’outre-tombe qui est un témoignage, un hommage en même temps qu’un cri de vie. Et indiscutablement l’incroyable révélation d’un jeune réalisateur.

En 2017, a tout juste 25 ans, Theo Montoya s’est engagé dans la réalisation d’un film de genre, une dystopie ayant pour décor sa ville, Medellin, en Colombie. Mais son acteur meurt d’overdose. Passé l’abattement, la sidération, Montoya commence le film qu’il nous dévoile aujourd’hui, journal saisissant de la vie, et pour certains de la mort, d’un groupe d’amis dans une société qui les oppresse. Un film pour dire, d’une manière ô combien originale, les doutes, les craintes et les rêves d’une génération anéantie. 

Lundi 3 juin à 20h30 : projection suivie d’une rencontre avec un protagoniste du film venu de Colombie, Alejandro Hincapié