Blue Velvet

Après avoir la découverte d’une oreille humaine coupée dans un champ, Jeffrey Beaumont, un étudiant attiré par le mystère, est bien déterminé à enquêter. Avec l’aide de sa petite amie, Jeffrey pénètre dans l’univers sombre et dangereux de Dorothy Vallens, une chanteuse de boîte de nuit mystérieusement unie à Franck, un gangster sadique, autour d’une histoire de kidnapping.

David Lynch a lui-même supervisé la restauration de la copie que nous vous présentons. Cette nouvelle et désormais trop rare intervention du cinéaste suffit en soi à justifier la programmation en salle de son premier chef d’œuvre. Rappelons que c’est en 1986, après l’échec commercial de Dune, que Lynch mit en chantier ce thriller (scénario et dialogues sont de lui seul) à budget modéré. Depuis, Blue Velvet est devenu un classique. Chaque fois qu’on le revoit, l’inventivité visuelle, le raffinement des effets sonores éclatent à tous les plans, le récit parvient à être d’une logique implacable et en même temps la proie d’une profonde et angoissante confusion. Cette superposition continuelle de ce qui, dans le film, raisonne (un fait divers dans une petite ville faussement paisible) et de ce qui déraisonne (les personnages tous fous à lier, la violence formelle se déchaînant par crises de plus en plus traumatisantes) est la marque d’un grand style.

Rétrospective David Lynch : L’Espace du Rêve

“Je construis un film comme un morceau de musique, je tends vers une certaine abstraction. En même temps, je pense qu’une histoire est un élément important dans un film, que des personnages auxquels on peut s’identifier sont une loi importante du cinéma. Mais autour de ces lois de base, l’atmosphère, la tonalité, le rêve, le monde que l’on arrive à créer sont les notions les plus importantes pour moi.” David Lynch

Né en 1946, David Lynch passe son enfance dans deux villes moyennes du Nord-Ouest américain entourées par la nature et les forêts. De cette enfance qu’il considère sans histoire et baignée par un sentiment de liberté, des visions claires du revers du rêve américain demeureront. La restauration récente en 4K de Lost Highway procure une excellente raison de (re)découvrir une grande partie de la filmographie de David Lynch.