Breaking Away

A Bloomington, petite ville de l’Indiana, quatre adolescents issus de la classe ouvrière trompent leur ennui entre baignades dans une carrière abandonnée, bagarres et drague. L’un d’entre eux, passionné par le cyclisme et l’Italie, va participer à une course le mettant en rivalité avec des étudiants issus des milieux plus favorisés…

Breaking Away est un petit chef d’oeuvre, et il n’est jamais sorti en France. Peter Yates y tire de la jeunesse de Steve Tesich une évocation sensible, réaliste et rêveuse de l’adolescence en milieu populaire, comme un temps suspendu entre aspirations et renoncements. La grande beauté du film est, en effet, de saisir ses jeunes personnages dans un entre-deux de l’existence. Déscolarisés, les quatre amis habitent un temps ouvert, un sursis d’enfance qui se retourne parfois contre eux, puisqu’il apparaît aussi comme une sortie de piste, un isolement, voire un déclassement. Mais sa force réside dans sa pure fantaisie. Mené tambour battant, Breaking Away voit peu à peu son rythme s’intensifier, jusqu’à un climax final dont il ne faut rien dire sinon qu’il délivre un plaisir solaire dont peu de films sont capables.

Film proposé dans le cadre du Festival PlayTime#4 et en lien avec la conférence de la Médiathèque Etienne Caux sur « La place des parents à l’adolescence ».