Chroniques de Téhéran

C’est un film au dispositif aussi simple qu’ingénieux, mêlant la forme (un plan fixe) au fond (une société qui ne bouge pas). Chroniques de Téhéran, ce sont neuf moments, neuf face à face entre un individu et une personne hors champ, qui est ou qui représente l’autorité.
Les neuf protagonistes de ce film tragicomique nous regardent droit dans la caméra en souhaitant réaliser une action bien ordinaire (déclarer le prénom de son enfant, retirer son permis de conduire, choisir ses vêtements). Mais de l’autre côté de la caméra, une voix leur oppose un ordre établi auquel elles et ils doivent se conformer.

Les saynètes défilent, dans une sorte d’absurdité kafkaïenne qui n’est pas dénuée d’humour tout en étant terrible sur ce qu’elle décrit de l’enfermement d’une population dans des règles que le film dénonce ainsi malicieusement. D’une douceur et d’un calme à l’exact opposé de ce que les personnages subissent, Chroniques de Téhéran est une nouvelle surprise venue d’Iran qui illustre l’ingéniosité et la créativité avec laquelle des cinéastes décrivent la réalité de leur pays.