Dos madres

Vera, la narratrice et personnage principal de ce film, nous le dit très vite, alors que la disparition est déjà posée et la quête-enquête déjà en route : « C’est la seule chose qu’ils n’ont pas pu m’enlever : mon histoire et comment je la raconte. » Vera, il y a 20 ans, a été séparée de son fils à la naissance. Depuis, elle le recherche sans relâche, mais son dossier a mystérieusement disparu des archives espagnoles. Alors, Vera prend son destin en main, et la narration avec lui – et cela nous offre un film romanesque. Un film au récit foisonnant. Un film qui aime nous conter une histoire, nous y embarquer, nous y perdre peut-être parfois, nous surprendre, nous émouvoir. Un film se nourrissant de mystères et de rebondissements, de sentiments, jouant, tel un roman, une vie plus grande que la vie. Mais un film qui espère aussi rattraper la vie qui a été perdue… Dos Madres a des allures de puzzle ludique et inventif et c’est indéniablement le premier plaisir qu’il nous offre. Mais il est également bien ancré dans le réel – traversant une page sombre de l’histoire espagnole. Et il est aussi plein d’humanité, trouvant, dans la puissance d’une amitié lumineuse qu’il nous fait partager, une profonde émotion.