Fantôme utile de Ratchapoom Boonbunchachoke

• Thaïlande
• 2025
• VOSTF
• 2h10

avec Davika Hoorne, Witsarut Himmarat, Apasiri Chantrasmi, Wanlop Rungkumjad, Wisarut Homhuan

C’est un film étonnant et inattendu, sans aucun doute l’une des plus grandes surprises de l’année. Bien évidemment, parce qu’il ne ressemble pas du tout à ce que nous connaissons du cinéma thaïlandais et même, au-delà, du cinéma de cette région du monde. Mais de manière encore plus évidente, parce qu’il nous emmène dans une histoire ô combien insolite et impose un ton et un humour joyeusement décalés et surprenants qui vont se mâtiner peu à peu, sans qu’on la voie venir, d’une profondeur tout aussi surprenante.
Pour ne révéler que la première surprise du film (qui, que l’on se rassure, arrive très vite), signalons qu’il est d’abord question d’un aspirateur (oui, oui, un aspirateur) habité par l’esprit d’une personne disparue.
C’est saugrenu, improbable, mais ce qui l’est plus encore, c’est la capacité de Ratchapoom
Boonbunchachoke, dans une réalisation délicieusement soignée, jouant de ses couleurs et brillant par ses cadrages précis et laconiques, à nous faire accepter cette situation et à nous embarquer dans son récit malicieux et ludique.
Fantôme utile commence ainsi comme une comédie improbable, presque loufoque, pouvant déclencher de véritables fous rires. Mais il ne s’arrête pas là. Tout en s’amusant – et nous avec lui – de la situation qu’il a inventée et dont il bonifie, avec beaucoup de créativité, le potentiel comique, cet enthousiasmant premier long métrage fait preuve d’une réelle ingéniosité dans sa manière de déployer son intrigue et de la faire évoluer en lui conférant une envergure, une dimension, voire une gravité, largement inattendues. Et on sera proprement stupéfait, arrivé au bout du film, d’avoir vécu un moment de cinéma unique qui a semblé nous emmener si loin de l’image que nous avions de la Thaïlande pour finalement nous en parler de manière magistrale et en saisir la dimension universelle.

sortie nationale

Grand Prix, Semaine de la Critique, Festival de Cannes