India Song

“Des voix qui évoquent l’histoire d’un amour, d’un cri d’amour, dans une Inde définie comme une «odeur de fleur ». Il y a très longtemps que tout cela est arrivé, les protagonistes sont morts, et les voix hésitent, se perdent dans leurs souvenirs.
Silencieusement – pour ne pas déranger les voix, – des fantômes traversent l’écran, le peuplent, s’enlacent comme jadis, au cours d’une réception. Tandis que la mendiante, qui porte en elle toute la misère de l’Inde, chasse dans «les eaux tièdes du delta», l’Inde blanche s’émeut de l’arrivée de l’ancien vice-consul à Lahore, un meurtrier, banni de la société. (…) Le vice-consul qui aime la femme de l’ambassadeur de France. (…)

Comment dire la beauté de ce film ? Entre les miroirs du souvenir et un simulacre de réalité, tout est immobilité, temps suspendu, attente de ce qui est déjà survenu. Les voix d’un côté, les images, immobiles elles aussi, de l’autre. (…) India Song est un film où le cinéma devient musique et qu’il faut recevoir comme de la musique. Un film qui nous entraîne très loin, très haut, qui bouleverse et fascine.” (Jean de Baroncelli – Le Monde)