J’ai perdu mon corps
de Jérémy Clapin
A Paris, Naoufel tombe amoureux de Gabrielle. Un peu plus loin dans la ville, une main coupée s’échappe d’un labo, bien décidée à retrouver son corps. S’engage alors une cavale vertigineuse à travers la ville, semée d’embûches, et des souvenirs de sa vie jusqu’au terrible accident. Naoufel, la main, Gabrielle, tous trois retrouveront, d’une façon poétique et inattendue, le fil de leur histoire…
Adapté par Guillaume Laurent (le scénariste d’Amélie Poulain) de son propre roman Happy Hand, J’ai perdu mon corps est le premier long métrage de Jérémy Clapin et le résultat d’un processus de fabrication qui s’est étendu sur six ans, mêlant 2D et 3D. Le cinéaste alterne les approches et la texture émotionnelle des séquences, tour à tour fantastiques avec cette main-mygale égarée dans la ville, réalistes quand il relate les efforts de Naoufel pour s’en sortir et exister face à l’adversité familiale, sociale et amoureuse, et rêveuse par le biais de flash-back fragmentaires sur son passé traumatisé. L’animation permet d’assembler dans une même trame de récit la mémoire sensorielle et l’amnésie physique, le trop plein de perception et les filets dérivant du manque affectif. La main qui tâtonne et titube en direction du bras qui l’aimante et l’oriente à travers une série de mises à l’épreuve témoigne par son absurde odyssée au ras du sol de l’état d’abandon du sujet qu’elle a quitté. Le résultat est prodigieux, et le film à ne rater sous aucun prétexte.
Tarifs
plein tarif 6,50€
tarif réduit 5,50€
carte 6 entrées 30€ (soit 5€ l’entrée)
– de 18 ans 4€
Casting
avec les voix de Hakim Faris, Victoire du Bois, Patrick d’Assumçao
Revue de presse
“Nous aboutissons à deux récits: celui de cette main – que nous avons surnommée Rosalie – qui s’échappe du réfrigérateur pour tenter de retrouver son corps et qui se souvient de sa vie passée lorsqu’ils étaient encore liés, et celui de Naoufel qui veut se rapprocher de Gabrielle. Mêler ces deux trames narratives en une seule histoire m’a permis d’utiliser l’approche sensorielle pour bondir dans les flashbacks. J’ai tenté d’imaginer comment une main pouvait se rappeler de sa vie. Je me suis demandé quels étaient ses fragments de souvenirs. J’ai voulu que les cadrages soient toujours à la hauteur d’une main, que les visages soient souvent morcelés pour suggérer qu’elle ne voit pas le monde de la même manière. Tout est relié à des anecdotes et des sensations tactiles. Tout.”
Jérémy Clapin