L’Année dernière à Marienbad

“Dans un palace international, un étranger rencontre une jeune femme et lui raconte l’histoire d’amour qu’ils ont vécue l’année dernière. La femme nie, l’homme affirme, s’entête. Qui a raison ? (…)
Nous avons voulu essayer de faire appel à un inconscient collectif en reprenant des thèmes conventionnels et connus. Ces thèmes, on les retrouve dans les romans populaires et les contes de fées. On peut dire ainsi qu’il s’agit de la quête de l’autre ou d’un prince charmant arrivant au château pour réveiller sa «belle» endormie, d’un envoyé de la Mort qui vient chercher sa victime un an après ou simplement d’une femme qui a eu une aventure et hésite entre son mari et son amant. (…)
Nous aimerions que le spectateur se laisse aller et participe en créant son interprétation perpétuellement. Le film est fait pour cinquante pour cent de ce que l’on montre sur l’écran et pour le reste des réactions et de la participation du spectateur. En raison de ces possibilités d’interprétation, et même si l’on suit une direction déterminée, on en arrive à donner une vision réaliste de la vie. Marienbad est un film «ouvert», qui propose à chacun un engagement, un choix.” (Alain Resnais)