Le Bleu du caftan
de Maryam Touzani
Dans la médina de Salé, Halim et Mina tiennent un magasin traditionnel dans lequel le premier exerce son talent de tailleur. Le couple est extrêmement soudé et cache depuis toujours le secret d’Halim, son homosexualité qu’il a appris à taire. Alors que Mina, atteinte d’un cancer, sait ses jours en danger et que Halim accueille un jeune apprenti qui le trouble, l’équilibre du couple est bouleversé…
Dans un film qui est rythmé par la réalisation d’un caftan – tunique aussi luxueuse que sa conception est modeste – et comprend tant de scènes si belles célébrant l’art du tailleur, un moment semble, métaphoriquement, dire le secret de l’émotion du film : Halim explique à son apprenti l’importance de la marge entre la ligne de découpe et le patron du vêtement. Et de fait, avec beaucoup de sensibilité, Maryam Touzani semble continuellement nous dire que l’essentiel se trouve dans la marge du récit. Jamais intrusive, jamais démonstrative, elle respecte l’intimité – psychologique comme physique – de ses personnages, laissant ce qui compte hors champ, mais juste à côté de lui, dans une infinie pudeur qui double celle de Mina et Halim. L’émotion – bouleversante – tient à cette précieuse délicatesse.
Prix Fipresci, Festival de Cannes
Tarifs
Tarif unique : 4€
Casting
avec Lubna Azabal, Saleh Bakri, Ayoub Missioui