Loveable

40 ans, quatre enfants, un second mari souvent absent, une carrière qui fait du surplace, Maria (extraordinaire Helga Guren) est sous tension. Un soir que Sigmund revient d’un de ses déplacements professionnels, une dispute éclate et le divorce semble se profiler… Premier long métrage impressionnant de maîtrise, Loveable est un film incroyablement inscrit dans son époque, qui ne romance pas une relation amoureuse et son déclin, mais la regarde, la raconte, la partage avec une précision, une justesse et une finesse stupéfiantes. Si le personnage de Sigmund n’est jamais négligé ni caricaturé, c’est bien Maria qui est le centre du film. Maria qui doit apprendre à se connaître, à se comprendre, à identifier pourquoi elle en est arrivée là, comment les rôles que la société lui a demandé ou imposé de jouer l’ont façonnée sans qu’elle s’en rende compte, ont construit sa vie et son chemin de vie. Refusant les discours pré-établis, évitant toute simplification, déployant un scénario comme un cheminement, de prises de conscience en révélations, Lilja Ingolfsdottir impressionne par sa manière de comprendre et de faire comprendre la psychologie de Maria qui, être de chair et de sentiments, se découvrant elle-même avec émotion, est mue par le désir impérieux, vital, d’avancer et de trouver les moyens de le faire.