Mon pire ennemi

Ce film part d’une idée folle et vertigineuse : Mehran Tamadon, cinéaste iranien exilé en France, demande à d’autres iraniens ayant, comme lui, subi des interrogatoires idéologiques en Iran de lui faire subir un interrogatoire en s’inspirant de ce qu’ils ont vécu et en essayant de le reproduire.
Sous l’oeil de la caméra, le réalisateur veut révéler la violence et l’arbitraire. Son objectif est de retourner en Iran avec ce film dans ses bagages et de se faire arrêter, de sorte que les agents du régime qui vont lui faire subir un interrogatoire voient le film qui fonctionnera alors comme un miroir. Le réalisateur nourrit l’espoir de provoquer une prise de conscience et de les faire bouger de leur position de tortionnaires.
Avant d’en arriver là, cette « expérience filmique » est d’abord un témoignage d’une très grande force sur les pratiques d’un régime dictatorial. Puis, avec l’arrivée de l’actrice Zar Amir Ebrahimi porteuse du même passe de violence subie, le film bascule dans un espace où fiction et réalité se troublent. Sa portée et son existence sont alors interrogées dans une saisissante et puissante mise en situation dont on peine progressivement à définir les pourtours.

Lundi 27 mai à 20h30 : projection suivie d’une rencontre avec le réalisateur et principal protagoniste du film, Mehran Tamadon