Nezouh

Nezouh est doublement une belle surprise. Parce qu’il nous vient d’un pays dont on reçoit tellement peu d’images de fiction. Mais surtout parce que, déjouant totalement les représentations que pourraient nous donner le début de son résumé, c’est un film léger, poétique et même drôle, sans pour autant trahir son sujet. Alors: ne vous fiez pas à sa situation de départ… et partez à sa découverte!

Nous voilà à Damas, dans un quartier qui est un champ de ruines. Là, continuent de vivre Zeina et ses parents. Parce que leur appartement est encore intact… et que son père ne veut pas quitter tout ce qu’il possède. Quand un obus souffle une bonne partie des murs et des plafonds, son père n’abandonne pas: l’essentiel est là, le reste se répare! Zeina, elle, découvre au-dessus de sa chambre, le ciel, les étoiles. Un monde
infini et plein de possibles…

De cette situation, Soudade Kaadan tire une oeuvre attachante, entre chronique buissonnière du quotidien dans un pays dévasté et fable pleine de sensibilité et de fantaisie. Regard tendre sur l’adolescence, témoignage plein d’humanité sur le sort des réfugiés, réflexion amusée sur le patriarcat et chant réconfortant d’émancipation féminine, c’est un film que l’on est ravi de partager.