Once Upon A Time In Gaza

Depuis Dégradé, il y a maintenant presque dix ans, Arab et Tarzan Nasser se sont imposés avec des films qui, en assumant une part de fantaisie ou d’exagération fictionnelle, nous plonge dans le quotidien de Gaza, non pour raconter la relation avec l’état d’Israël qui apparaît en toile de fond, mais pour inventer des moments de vie de personnes ordinaires auxquelles les cinéastes veulent donner une réelle existence. Leur nouveau film, affichant toujours plus de maitrise, poursuit sur cette voie. Il débute avec une courte voix-off dont on appréciera le caractère à la fois humoristique et critique puis une surprenante et improbable séquence dont on ne comprend pas bien l’origine. Et puis, sur le ton du thriller, les frères Nasser nous entraînent dans une histoire de trafic organisé sous la couverture d’un restaurant de falafel, en la nourrissant (sans jeu de mots) d’éléments inattendus, voire incongrus, qui n’en servent pas moins un discours tout à fait sérieux. Situé en 2007, évoquant, non sans ironie, le contexte politique intérieur et extérieur, Once Upon A Time In Gaza cherche bien à raconter d’autres histoires de Gaza, à montrer combien elles s’inscrivent dans le contexte, réaliste comme cinématographique, mondial, et parle autant de la singularité de la situation d’un peuple qui a le droit à ses propres fictions, que de parcours et de sentiments universels qui peuvent résonner en chacun de nous.