Showing Up

Poursuivant une oeuvre remarquable qui fait d’elle une des réalisatrices en activité les plus importantes (et cela inclut les réalisateurs), Kelly Reichardt a connu l’an dernier sa première sélection cannoise avec ce très beau Showing Up. Mais, au coeur d’un Festival privilégiant des oeuvres s’attaquant avec force et fracas aux désordres du monde, l’admirable douceur de Kelly Reichardt ne pouvait être audible et l’on comprend son absence du palmarès. Presque un an après, Showing Up peut enfin faire entendre sa délicate musique et aller à la rencontre des spectateurs et des spectatrices: il est peu de dire que l’on s’en réjouit !
Centré sur les quelques jours précédant le vernissage de l’exposition d’une sculptrice,
Showing Up s’éloigne de l’image de l’artiste torturée et ne construit pas davantage sa
légende romantique. Le récit avance de faits infimes en micro-événements pour nous offrir un film sensible, émouvant, parfois drôle, qui est avant tout incroyablement humain. Alors oui, Kelly Reichardt raconte aussi comment les affres plus ou moins importants du quotidien deviennent source d’inspiration. Mais elle le fait par la voie la plus simple et touchante : la figure d’une artiste vue comme un individu comme un autre.