Si c’était de l’amour
de Patric Chiha (d’après “Crowd” de Gisèle Vienne)
Ils sont quinze jeunes danseurs, d’origines et d’horizons divers. Ils sont en tournée pour danser Crowd, une pièce de Gisèle Vienne inspirée des raves des années 90, sur l’émotion et la perception du temps. En les suivant de théâtre en théâtre, Si c’était de l’amour documente leur travail et leurs étranges et intimes relations. Car les frontières se troublent. La scène a l’air de contaminer la vie – à moins que ce ne soit l’inverse. De documentaire sur la danse, le film se fait alors voyage troublant à travers nos nuits, nos fêtes, nos amours.
Berlinale 2020
Tarifs
plein tarif 6,50€
tarif réduit 5,50€
carte 6 entrées 30€ (soit 5€ l’entrée)
– de 18 ans 4€
Revue de presse
“Quand on filme la danse, on ne peut partir du sens, de ce que ça veut dire, on part du mouvement – comme les frères Lumière filmaient un train entrer dans une gare – et on attend, patiemment, que le sens arrive. Au centre du film, il y a Crowd, la pièce de Gisèle Vienne qui questionne de manière magnifique la fête, l’amour et comment nos émotions transforment notre perception du temps. Gisèle et moi, nous nous sommes rencontrés en classe de première, à 16 ans. Nous sommes beaucoup allés danser ensemble, dans les clubs, les raves… Même si ce que nous faisons est très différent, il y a des liens plus ou moins secrets entre ses pièces et mes films: le sentiment comme centre de la création, mais aussi comme mystère insoluble… De manière plus concrète, Gisèle, et sa façon de travailler, en particulier avec les danseurs, m’ont appris beaucoup de choses sur mon propre rapport à mon métier: sa façon de partir du corps pour faire surgir du sens, comment le fait de s’abandonner permet à des choses inattendues, à la vie, de survenir. Au cinéma, nous parlons de direction d’acteur, mais n’est-ce pas le contraire? Ne faisons-nous pas des films justement parce que quelque chose nous échappe? Ou bien n’est pas formulable en mots? Et d’ailleurs, n’est-ce pas la même chose en tant que spectateur ? Ne cherchons-nous pas davantage à nous perdre plutôt qu’à nous voir confirmé dans quelque chose?”
Patric Chiha