Stars At Noon

Une jeune journaliste américaine, bloquée dans un Nicaragua en pleine guerre civile, pense trouver en un homme d’affaires britannique rencontré dans un bar, celui qui la fera sortir du pays. Mais en liant son destin au sien, elle ne se rend pas compte qu’elle va plonger dans un monde plus trouble, plus dangereux…

Réalisatrice hétéroclite jouissant d’une reconnaissance internationale, Claire Denis signe une sorte de thriller politique dont Hollywood avait autrefois le secret. Mais, en transposant aujourd’hui une nouvelle de Denis Johnson qui se déroulait dans le Nicaragua de 1984, la réalisatrice nous offre surtout un virtuose film d’atmosphère, s’intéressant davantage à nous emmener dans le suspense et le tourbillon de son récit qu’à en développer la teneur politique.

Porté par la musique enivrante des Tindersticks, Stars At Noon est ainsi une sorte de film pour le plaisir, privilégiant les sensations, voire la sensualité, et imposant in fine une sortede paradoxe réjouissant: son héroïne, perdue dans une intrigue qui la dépasse, s’active tant et si bien qu’elle finit par mener l’action et imposer son rythme. Une sorte de métaphore d’un film qui refuse de se soumettre au diktat d’un thriller qui devrait avant tout être politique?