L’équipe de la scène nationale a souhaité se joindre à la journée de mobilisation du 19 mars 2024 contre les mesures d’austérité budgétaire. Voici un extrait du communiqué commun rédigé par des organisations de salariés et d’employeurs du secteur culturel.
Par les coupes budgétaires massives que Bruno Le Maire a annoncées, le Gouvernement porte une attaque sans précédent à l’encontre des services publics au détriment de l’intérêt général, faisant fi du Parlement pourtant chargé de voter les lois de finances, et au nom d’une austérité budgétaire qu’une politique d’impôts justes et efficaces auraient permis d’empêcher, quand les entreprises du CAC 40 affichent de nouveaux records de profits. Les déclarations par voie de presse du 7 mars, du même ministre de l’Économie et des finances, confirment que les coupes de février ne sont qu’une première étape.
Les organisations de salariés et d’employeurs membres de la branche des entreprises artistiques et culturelles ont découvert ces annonces avec effroi. En effet, le service public des arts et de la culture que nous représentons ensemble est touché par cette première vague “d’annulation de crédits” d’un niveau de plus de 202 millions d’euros, dont près de 96 millions visent directement le programme de la création artistique. Ce niveau de coupes budgétaires est absolument inédit et menace l’ensemble de l’écosystème déjà largement déstabilisé par les effets de la sortie complexe de la crise sanitaire, et des crises inflationniste et énergétiques plus récentes.
Concrètement, l’activité artistique est en berne, les équipes artistiques ne peuvent plus produire, les coproducteurs et les diffuseurs voient le budget disponible pour l’activité artistique fondre comme neige au soleil. Pour beaucoup de structures les déséquilibres économiques provoquent des licenciements voire des liquidations d’entreprises. Un plan social à bas bruit est en œuvre. Des milliers d’emplois sont directement menacés dans le silence assourdissant des élus de la nation. Nous ne pouvons pas l’accepter sans rien dire.
L’attaque est tellement forte que notre conviction est de rassembler tous les opérateurs des services publics ainsi mis en cause : la culture, l’éducation nationale, la recherche, la transition écologique, les collectivités territoriales, la santé, le logement, la politique de la ville, les affaires étrangères et tant d’autres encore, sont aussi impactées.
Le renoncement social et écologique de ce Gouvernement est hors de proportion. Nous ne l’acceptons plus.
Nos salles de spectacles, de concert, d’opéra, de cinéma, nos pistes de cirque et tous les espaces de diffusion des créations artistiques sont des lieux de vie, d’émotions et de réflexions nécessaires. Toute attaque les fragilise et nous ne voulons pas les voir disparaitre.