Treme
de David Simon
Trois mois après le passage de l’ouragan Katrina, les habitants du quartier de Tremé, à La Nouvelle-Orléans, essayent de reconstruire leur vie.
Il faut se souvenir de Treme, et de la façon dont des soldats fraîchement revenus du Golfe occupent la ville, contenant les manifestations ou empêchant les habitants de retourner dans leurs logements. Au son des fanfares se mêle, tel un bourdon, le bruit des hélicoptères de patrouille. C’est alors que se manifeste avec le plus de violence ce nouveau rapport entre Etat et citoyens façonné par près de trois décennies de politiques néolibérales. Comme l’écrit Romain Huret : « Pendant la longue semaine de Katrina, l’administration Bush agit en conformité avec les principes de [l’]Etat contractuel. Sa réponse n’a pas été « lente », inadaptée au caractère exceptionnel de l’évènement ou animée de préjugés racistes. Bien au contraire, elle obéit à une logique parfaitement rationnelle, adaptée à la situation et légitime aux yeux de l’ensemble des membres de l’administration. L’implacable logique de ce dispositif contractuel, prévoyant de sécuriser l’espace et de déléguer aux structures locales et associatives les coûts sociaux de la catastrophe, est pour la première fois exposée à la population sur le sol américain. »