Varsovie 83, une affaire d’État
de Jan P. Matuszynski
Varsovie, 1983. Le fils d’une militante proche de Solidarnosc est battu à mort par la police. Mensonges, menaces : le régime totalitaire du Général Jaruzelski va tenter par tous les moyens d’empêcher la tenue d’un procès équitable.
En compétition au Festival de Venise
Tarifs
plein tarif 6,50€
tarif réduit 5,50€
carte 6 entrées 30€ (soit 5€ l’entrée)
– de 18 ans 4€
Casting
avec Tomasz Kot, Tomasz Zietek, Sandra Korzeniak
Revue de presse
“Le cinéma est une sorte de miroir qui peut plonger au plus profond de l’âme. Celle du personnage principal comme celle du spectateur. A travers un miroir, chacun y voit quelque chose de différent. Telle est la beauté du cinéma. Une liberté dont nous avons tous besoin. Grzegorz Przemyk tenait à sa liberté quand les forces de l’ordre lui ont ordonné de présenter sa pièce d’identité le 12 mai 1983. Il savait qu’il n’avait pas à obtempérer puisque la loi martiale avait été levée. Il a donc refusé d’obéir. Personne ne sait qui lui a porté le coup de poing final, fatal, qui causa sa mort. Un scénario digne de Kafka, similaire à tant d’affaires contemporaines. L’unique raison pour laquelle l’affaire a ressurgi est la présence d’un témoin oculaire. Le film m’a donné l’opportunité de refléter divers visages du régime communiste polonais des années 80. A l’instar d’un miroir à multiples facettes. Et il nous appartient de le préserver intact. C’est en ravivant la mémoire que nous pouvons espérer que l’histoire ne se répétera pas.
A la lecture du roman de Cezary Łazarewicz, j’ai été choqué qu’une affaire qui s’est déroulée avant que je sois né puisse ressembler de si près à tant d’affaires contemporaines à l’instar d’un miroir reflétant sans cesse les mêmes images à travers le temps. C’est une des raisons essentielles pour lesquelles j’ai pensé qu’il était nécessaire de l’adapter au cinéma. Un des choix essentiels dans l’adaptation du livre a été de me restreindre aux seuls faits de 1983 et 1984. Car au final Łazarewicz décrit une histoire tentaculaire qui remplirait largement trois saisons d’une série télévisée. De plus, tout ce qui a suivi le premier procès pourrait être interprété comme une redondance dramatique. Ce qui m’a le plus interpellé dans l’affaire Przemyk, c’est probablement sa perversité. Comme mon précédent film, The Last Family [un portrait du peintre Zdzisław Beksin´ski à travers l’histoire de sa famille], Varsovie 83, une affaire d’État combat fermement l’idée commune qu’il suffit de se fier aux gros titres. Au contraire, ne jamais s’y fier.”
Jan P. Matuszynski