Welfare

1973. Les problèmes de logement, de santé, de chômage, de maltraitance frappent les Américains les plus pauvres. Dans un bureau d’aide sociale new-yorkais, employés et usagers se retrouvent démunis face à un système qui régit leur travail et leur vie. C’est un double choc que la découverte de Welfare. C’est d’abord le choc d’un film exceptionnel par lequel Frederick Wiseman rend compte d’une situation sociale et politique. Ce qui semble une évidence est le fruit d’un art parfaitement maitrisé de la réalisation qui associe la capacité à capter avec justesse des faits, des échanges, de “simples” présences, avec la mise en forme d’un récit décuplant la puissance de ce qui a été filmé. C’est simultanément le choc d’une découverte, 50 ans après, qui mêle l’émotion que l’on éprouve face à une grande oeuvre que l’on n’avait jamais pu approcher en salle, à la sidération devant une réalité qui nous saisit par la permanence de son actualité. Le jour même de la sortie en salles de Welfare, Julie Deliquet en proposera une adaptation au théâtre en ouverture du Festival d’Avignon: c’est dire combien ce film nous parle au présent et combien sa sortie est un événement.