Cinéma : carte blanche à Emmanuelle Vo-Dinh
It Must Be Heaven – Elia Suleiman
“ES fuit la Palestine à la recherche d’une nouvelle terre d’accueil, avant de réaliser que son pays d’origine le suit toujours comme une ombre. La promesse d’une vie nouvelle se transforme vite en comédie de l’absurde. Aussi loin qu’il voyage, de Paris à New York, quelque chose lui rappelle sa patrie. Un conte burlesque explorant l’identité, la nationalité et l’appartenance, dans lequel Elia Suleiman pose une question fondamentale : où peut-on se sentir «chez soi»?” Festival de Cannes-2019
“Elia Suleiman dit de Buster Keaton qu’il est «le plus grand!» et l’on cite souvent ce dernier (ou bien Jacques Tati) en parlant du travail de ce cinéaste palestinien. J’ai vu It Must Be Heaven il y a un an, et donc bien après avoir créé Attractions (qui rend à ma façon, hommage au cinéma).
C’est un film construit comme une chorégraphie (avec un souci de l’importance des apparitions, où qu’elles soient dans l’image), alors que le sens du cadrage et le rythme, nous font apparaître chaque détail de façon presque capitale. Je l’envisage aussi comme de multiples «attractions», visibles de façon indépendante et autonome, des micros-fictions ! Enfin, les émotions mesurées mais visibles du visage du protagoniste du film, interprété par Suleiman lui-même, sont «redoutables».
Au-delà du message et de sa force politique qui tissent en creux son propos, It Must Be Heaven invite à découvrir les leitmotivs et les associations d’idées, dans une relation au rêve, à la nostalgie, au temps qui passe, en forme parfois d’hommage aux absents et d’espoir pour la jeunesse…” Emmanuelle Vo-Dinh
Mention spéciale du Jury Festival de Cannes 2019 et Prix FIPRESCI
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