Les trois sœurs

Olga, irina et Macha, trois soeurs qui ont vécu à Moscou, s’ennuient en province avec leur frère Andréï et leur bonne, depuis la mort récente de leur père. Elles rêvent de retourner habiter dans la ville de leur enfance. La Russie est au bord du gouffre. Ruinée, son aristocratie s’accroche à des valeurs périmées. Au moment où un régiment de l’armée s’installe dans leur département, la vie des trois soeurs va complètement changer. Le charme a agi chez Jean-Yves Ruf dès la découverte de cette pièce à part, profonde, mystérieuse, aussi noire que pleine de sève. Elle l’a toujours intrigué, fasciné par son caractère sourd, cette sensation de délitement insidieux qui y gagne les âmes… il y a, bien sûr, la lecture ancrée dans l’histoire de la Russie. Mais Tchekhov offre aussi des lectures plus atemporelles : «C’est un printemps déchirant qui travaille ces trois soeurs, elles se battent avec toute l’énergie de leur jeunesse pour se trouver un destin à la hauteur de leurs espoirs, pour ne pas perdre toute utopie. C’est une description précise et profonde du passage de l’insouciance héritée de l’enfance à la prise de conscience d’une vie qui passe déjà trop vite ». Tchekhov termine d’ailleurs la pièce par ces mots « Si l’on pouvait savoir ».