Madame Butterfly

La grâce souriante, la nature et les couleurs du Japon ont offert au compositeur Giacomo Puccini une merveilleuse inspiration pour la partition de son opéra en trois actes, Madame Butterfly. 

Cette partition teintée d’exotisme n’en est pas moins traversée par le souffle du drame, celui d’une jeune fille de Nagasaki qu’on marie à un marin Américain, pour qui cette union n’est que fantaisie. L’héroïne, Cio-Cio-San alias Butterfly, a quant à elle, pris très au sérieux ce mariage, au point de renier la religion de ses ancêtres. L’officier Pinkerton reparti, elle va attendre son retour, pleine d’amour et de confiance, en élevant leur fils. Quand il revient, c’est accompagné de son épouse légitime et décidé à emporter son enfant en Amérique. Trahie, il ne reste alors plus d’autre choix à Butterfly que la mort et elle se suicide comme l’avait fait son père quelques années plus tôt.

Comme souvent, Puccini excelle à faire vivre devant nous la violence faite aux femmes. Cette douceur, dont Butterfly ne se départira pas, contraste avec la cruauté masculine et sociale qui s’acharne sur elle. Et c’est ce trait qui donne au personnage sa profondeur dramatique et entraîne le spectateur à s’identifier. 

À la fois objet d’art et pure tragédie, l’ouvrage de Puccini fut très mal accueillie à la Scala de Milan lors de sa création en mai 1904. Mais, après une révision qui permit au compositeur d’aller plus loin encore musicalement, Madame Butterfly s’est imposé triomphalement et n’a plus jamais, depuis lors, quitté le répertoire. À côté de Tosca, La Bohème et Turandot, c’est aujourd’hui l’un des ouvrages les plus joués de Giacomo Puccini. 

En italien, avec surtitres français.

©Teatro del Maggio Musicale Fiorentino, Michele Borzoni -TerraProject – Contrasto  ©Martin Argyroglo