Journée philosophique
  • TARIF Gratuit réservation conseillée

Les Rencontres de Sophie : Le peuple

Conférences, débats, cinéma

au Théâtre et au Cinéma

vendredi 25 mars à 20h30 et samedi 26 mars en après-midi et en soirée

 


Les Rencontres de Sophie font escale à Saint-Nazaire: le Théâtre et l’association Philosophia vous invitent à une grande journée de philosophie à destination de tous.

La démocratie est cet étrange régime politique qui associe à l’évidence de sa légitimité l’obscurité de sa source : le peuple. Mais qui est ce peuple ? Tous les habitants d’un territoire ? Une communauté homogène liée par une langue, une histoire, une culture? N’existe-t-il qu’au moment de l’élection ou dans l’exercice de la citoyenneté? Ou encore comme une masse s’opposant aux élites, ce que suggèrent les populismes, que nous interrogerons aussi ? Il s’agira également de réfléchir à ce qu’on qualifie de populaire : une classe, une culture, une littérature, un art. À l’horizon de ces Rencontres : la conviction que le travail de la pensée peut contribuer à une construction plus juste de notre existence en commun.

Vendredi 25 mars:

20h30 au Cinéma Jacques Tati: Mélancolie ouvrière film de Gérard Mordillat, avec Virginie Ledoyen et Philippe Torreton, inspiré de l’essai de Michelle Perrot. Rencontre avec Gérard Mordillat à l’issue de la projection. Tarifs de 6,50 à 4 €.

Samedi 26 mars:

  • 14h30-15h30 au Théâtre: Conférence de Jacques Rancière: Le peuple existe-t-il ? 

Sous le nom de peuple, on a coutume de désigner des choses bien différentes : une population saisie dans son ensemble (le peuple français), une partie de cette population (le peuple contre les élite), un sujet politique identifié par ses performances (le peuple électoral qui a tranché ou le peuple en colère qui descend dans la rue). Qu’est-ce qui permet de ramener ces significations à une même notion et un même sujet ? Ne faut-il pas penser plutôt que le peuple  n’existe pas mais seulement des formes de peuple qui sont toujours l’objet d’inventions et de luttes singulières ?

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Jacques Rancière a enseigné de 1968 à 2000 au département de Philosophie de l’Université Paris VIII, ainsi qu’à l’European Graduate School et dans diverses universités américaines.

  • 16h-17h30 au Théâtre: Entretien avec Gérard Mordillat, animé par Jean-Luc Nativelle

S’il est une œuvre, en France, qui s’intéresse au peuple, c’est bien celle de Gérard Mordillat. Tous ses livres, tous ses films, presque tous ses documentaires, sont des déclinaisons d’un même thème : la vie des gens invisibles et qui n’ont pas vraiment droit à la parole. Ses «héros» se battent avec la dureté de la vie, avec les injustices et les inégalités sociales – et ils y montrent une dignité qui n’est pas donnée à tout le monde.

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Gérard Mordillat, né en 1949 à Paris, est cinéaste, romancier, essayiste et poète. Jean-Luc Nativelle enseigne la philosophie en Classes Préparatoires à Angers.

  • 18h-19h au Théâtre: Conférence d’Isabelle Coutant, L’approche sociologique du peuple

Qu’est-ce que le peuple pour les sociologues ? Quelles catégories mobilisent-ils pour l’étudier et rendre compte de ses transformations ? Pourquoi parlent-ils aujourd’hui des classes populaires au pluriel ? Ce pluriel met-il à mal les possibilités d’un horizon commun ? Ce questionnement servira de fil conducteur à un regard rétrospectif sur plusieurs enquêtes qui m’ont menée des ouvriers de St-Nazaire aux grands ensembles de la région parisienne, en passant par les « petits-moyens » des quartiers pavillonnaires jusqu’à la « crise migratoire » de 2015.

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Isabelle Coutant est sociologue, directrice de recherche au CNRS.

  •  20h30-22h au Théâtre: Débat avec Judith Revel et Florent Guénard, animé par Agnès Grivaux

Que ce soit par le vote, comme lors des dernières élections américaines ou lors du référendum du Brexit, par des mobilisations et des mouvements sociaux récents comme l’occupation de places, ou encore par l’émergence de nouvelles formes de populisme, la démocratie représentative semble aujourd’hui remise en question.

Comprise en un sens large, cette forme d’organisation politique qui permet au peuple de participer à la vie politique par l’élection de représentants qui légifèrent et gouvernent pour lui, se voit reprocher de donner à la fois trop et trop peu. D’un côté, elle donnerait trop peu, au sens où elle impliquerait une faible représentation du peuple et de ses intérêts par les élites élues censées les représenter. Mais, de l’autre, elle donnerait trop, en concédant un rôle trop important à la démagogie ou aux décisions populistes dans son mode de gouvernement.

Ainsi, un certain nombre de questions peuvent aujourd’hui être posées : quel rôle joue le peuple au sein d’une démocratie représentative ? La démocratie représentative trahit-elle ou réalise-t-elle l’idée démocratique ? Les limites du régime démocratique nourrissent-elles forcément l’émergence du populisme ? Quel est le rapport du peuple aux élections ? Comment pourrait-on repenser et redéfinir la démocratie pour la sortir de ces impasses et la rattacher au commun ?

Réservations ici

Florent Guénard, spécialiste de philosophie politique, est maître de conférences à l’École Normale Supérieure (Paris). Judith Revel, spécialiste de Foucault et de philosophie des sciences humaines et sociales, est professeure des universités au département de philosophie de l’Université Paris-Nanterre.

 

Direction de projet : Association Philosophia présidée par Camille Dreyfus-Le Foyer, en partenariat avec le Théâtre de Saint-Nazaire.

Les Rencontres de Sophie ont été préparées par : Céline Belloq, Olivier Dekens, Camille Dreyfus-Le Foyer, Joël Gaubert, Agnès Grivaux, Denis Moreau, Jean-Luc Nativelle, Jacques Ricot, Nadia Taïbi, Stéphane Vendé, Jean-Michel Vienne.