Théâtre
  • DURÉE estimée 1h45
  • TARIF A
  • TOUT PUBLIC

Un vivant qui passe

Nicolas Bouchaud - Éric Didry - Véronique Timsit

au Théâtre

mardi 22 et mercredi 23 mars à 20h

Comment raconter la Shoah? C’est la question que se posent Nicolas Bouchaud et Éric Didry dans ce spectacle passionnant sur la transmission de la mémoire. Filmé pendant le tournage du film Shoah, Un vivant qui passe est le témoignage de Maurice Rossel, délégué du Comité international de la Croix-Rouge, qui put se rendre en 1944 à Theresienstadt, présenté comme un camp modèle par les nazis.

“Je veux parler des questions éminemment complexes que pose l’entretien entre Claude Lanzmann et Maurice Rossel et qui tiennent, en partie, à la personnalité de Maurice Rossel. Rossel n’est ni un survivant des camps d’extermination, ni un nazi. Il est d’une certaine façon celui que nous pourrions tous être ou que nous avons peut-être déjà été. Rossel c’est celui qui a vu et qui n’a rien vu. C’est celui qui, par deux fois, à Auschwitz et à Theresienstadt s’est retrouvé au coeur de la barbarie nazie et qui n’a pas voulu voir. Il dit qu’il ne savait pas. Il dit même que les prisonniers auraient pu, au moins, lui envoyer un signe. Lorsque nous l’écoutons, nous sommes parfois saisis d’effroi mais nous ne savons pas immédiatement pourquoi. C’est cette zone grise qui m’intéresse. Rossel est la meilleure incarnation de ce qui, dans nos vies, nous guette à chaque instant. La meilleure incarnation de ce qu’on voit, de ce qu’on sent parfois tout autour de nous. Un racisme ordinaire, un antisémitisme larvé. La haine de l’autre, qu’elle soit raciale, économique ou culturelle. Qu’est-ce que voir? C’est l’une des questions que nous pose le livre à travers le récit des deux visites de Rossel dans les camps d’extermination nazis. […] Qu’est-ce que voir? C’est aussi une question qui se pose à toute pratique artistique. […] Si l’on veut, à l’instar de Claude Lanzmann, dévoiler la vérité sur la machine de mort nazie, nous devons nous demander: comment la montrer? Ou plus exactement: comment en parler ? Comment la raconter ? C’est une question que je me pose sans cesse en tant qu’acteur. […] Je partage avec Imre Kertész l’idée qu’il y a une culture de la Shoah. […] Cette culture n’est pas uniquement commémorative. Elle peut et doit continuer à se transmettre autrement. À travers des gestes. Comme celui de jouer.”

Nicolas Bouchaud

Un bord de plateau vous est proposé pour échanger avec l’équipe artistique, à l’issue de la représentation du 22 mars.

Distribution

d’après l’œuvre de Claude Lanzmann adaptation Nicolas Bouchaud, Éric Didry, Véronique Timsit mise en scène Eric Didry collaboration artistique Véronique Timsit avec Nicolas Bouchaud Frédéric Noaille © Photogramme extrait du film “1395 Days Without Red” de Šejla Kameric et Anri Sala en collaboration avec Ari Benjamin Meyers (2011). Avec l’aimable autorisation d’Artangel.

Production

production déléguée Otto Productions et le Théâtre Garonne, scène européenne de Toulouse
coproduction Festival d’automne de Paris ; Théâtre de la Bastille ; Compagnie Italienne avec Orchestre ;
La Comédie, scène nationale de Clermont-Ferrand ; Bonlieu scène nationale d’Annecy ; Théâtre National de Nice ; La Comédie, centre dramatique national de Caen